Afrique subsaharienne : seuls 65% d’enseignants du primaire et 51% du secondaire sont qualifiés (UNESCO)

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Photo d'illustration/ACTUALITE.CD

« Au niveau mondial, 81% des instructeurs de l’enseignement primaire et 78% des instructeurs de l’enseignement secondaire sont des enseignants qualifiés. Or, dans les pays d’Afrique subsaharienne – à quelques exceptions près – ces chiffres ne sont, respectivement, que de 65% et 51% ». C’est l’affirmation faite ce mercredi 5 octobre 2022 par l’UNESCO dans son message à l’occasion de la Journée mondiale de l’enseignant, édition 2022.

L’on indique dans ce même message que, avec des classes parmi les plus surchargées au monde, l’Afrique subsaharienne est aussi la région où la charge de travail des enseignants est la plus lourde et où les systèmes éducatifs manquent le plus de personnel, 90% des établissements d’enseignement secondaire étant confrontés à de graves pénuries d’enseignants.

Ainsi, cet organisme onusien renseigne que selon de récentes estimations, il faudrait 24,4 millions d’enseignants supplémentaires dans l’enseignement primaire et quelque 44,4 millions dans l’enseignement secondaire si l’on souhaite parvenir à une éducation de base universelle d’ici à 2030. Et rien qu’en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, 24 millions d’enseignants supplémentaires sont nécessaires, ce qui représente environ la moitié des besoins en nouveaux enseignants dans les pays en développement.

L’UNESCO estime qu’il faut disposer d’un nombre suffisant d’enseignants et de personnels de l’éducation autonomes, motivés et qualifiés, au bon endroit et dotés des compétences adéquates pour arriver à transformer l’éducation. « Dans de nombreuses régions du monde, les classes sont surchargées et les enseignants trop peu nombreux, en plus d’être submergés de travail, démotivés et sans soutien. En conséquence, nous constatons qu’un nombre sans précédent d’enseignants quittent la profession et que le nombre de ceux qui étudient pour devenir enseignants diminue considérablement », fait savoir cet organisme des Nations Unies.

Selon l’UNESCO, la perte d’un corps enseignant professionnel pourrait porter un coup fatal à la réalisation de l’objectif de développement durable 4. « Faire entrer des enseignants qualifiés, soutenus et motivés dans les salles de classe – et les y maintenir – est la chose la plus importante que nous puissions faire pour améliorer l’apprentissage et le bien-être des élèves et des populations. La tâche inestimable qu’accomplissent les enseignants doit également s’accompagner de meilleures conditions de travail et de rémunération », renchérit cet organisme dans son message.

La Journée mondiale de l’enseignant, pour l’UNESCO, est une occasion de dresser le bilan des progrès accomplis et de réfléchir aux défis que rencontre la profession enseignante ainsi qu’à son rôle dans la réalisation des objectifs mondiaux en matière d’éducation. Et de préciser : « Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, nous célébrons le rôle crucial des enseignants dans la transformation du potentiel des apprenants, en veillant à ce qu’ils disposent des outils dont ils ont besoin pour assumer leurs responsabilités envers eux-mêmes, envers les autres et envers la planète. Nous appelons les pays à faire en sorte que l’on fasse confiance aux enseignants et que ces derniers soient reconnus comme des producteurs de savoirs, des professionnels avisés et des partenaires stratégiques ».

Concernant la République démocratique du Congo, l’UNESCO se dit engagé d’accompagner le système éducatif congolais pour l’atteinte des cibles de l’Objectif de développement durable 4. L’organisme onusien est donc convaincu que la revalorisation de la fonction enseignante est au cœur des préoccupations majeures du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique.

Et il dit appuyer cette vision à travers plusieurs initiatives, parmi lesquelles, la formation continue des inspecteurs et enseignants, et productions diverses.

Lepetit Baende