Xi Jinping, Président de la Chine lors de la 8e Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération Sino-Africaine. Ph. Droits tiers.
Le gouvernement chinois a vivement réagi à l’approbation par les États-Unis, le 18 décembre, d’une vente d’armes à grande échelle à Taïwan. Pékin considère cette décision comme une atteinte directe à ses intérêts fondamentaux et un facteur de déstabilisation dans le détroit de Taïwan, selon des déclarations officielles publiées par les autorités chinoises.
Dans un communiqué diffusé le 26 décembre par l’agence de presse Xinhua, le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé l’adoption de contre-mesures visant 20 entreprises américaines liées au secteur de la défense ainsi que 10 de leurs cadres dirigeants, impliqués dans la fourniture d’armements à Taïwan ces dernières années. Ces mesures sont prises en vertu de la Loi chinoise contre les sanctions étrangères, ont précisé les autorités.
« Toute entreprise ou toute personne qui se livre à la vente d’armes à Taiwan paiera le prix de ses actes répréhensibles », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, soulignant que la question de Taïwan « est au cœur même des intérêts fondamentaux de la Chine et constitue la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations sino-américaines ».
Le porte-parole a averti que toute tentative de remise en cause de cette position entraînerait une réponse ferme de Pékin.
« Aucun pays ni aucune force ne doit sous-estimer la détermination, la volonté et la capacité du gouvernement et du peuple chinois à sauvegarder la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale », a-t-il ajouté.
Les autorités chinoises ont également appelé Washington à respecter le principe d’« une seule Chine » ainsi que les trois communiqués conjoints sino-américains, tout en demandant l’arrêt des ventes d’armes à Taïwan. Selon Pékin, ces actions américaines « compromettent la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan » et envoient « des signaux erronés aux forces séparatistes recherchant l’indépendance de Taiwan ».
Dans ce contexte de tensions accrues, le gouvernement chinois a également confirmé la tenue d’exercices militaires autour de l’île. Le 29 décembre, Chen Binhua, porte-parole du Bureau des affaires de Taïwan du Conseil des Affaires d’État, a indiqué que ces manœuvres, baptisées Mission de justice 2025, visaient spécifiquement les activités séparatistes et les ingérences extérieures.
Selon lui, ces exercices menés par plusieurs forces de la Zone de commandement de l’Est de l’Armée populaire de libération ont pour objectif de « lutter contre la collusion entre les forces recherchant l’indépendance de Taiwan et les éléments extérieurs » et de « défendre de manière fondamentale la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la Chine ».
Pékin réaffirme ainsi que, malgré l’escalade verbale et diplomatique, sa position reste inchangée car toute action perçue comme un soutien à l’indépendance de Taïwan fera l’objet de réponses jugées nécessaires par les autorités chinoises pour préserver ce qu’elles considèrent comme l’unité territoriale du pays.
