Dans le cadre du programme « The Silk Road Economic Belt Joint Construction Countries » soutenu par le Media Head Seminar, 32 journalistes de différents pays ont été invités à découvrir, début septembre 2025, plusieurs infrastructures sociales, éducatives et sanitaires dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Une immersion destinée à offrir un regard direct sur une zone souvent décrite à travers des prismes géopolitiques et médiatiques contrastés. Trois thématiques majeures ont marqué ce parcours : l’éducation préscolaire, la médecine traditionnelle chinoise modernisée et la vie communautaire.
À Kashi, où la délégation s’est rendue le 11 septembre, le Jardin d’Enfants local s’apparente à un petit campus verdoyant. L’établissement accueille 270 enfants issus de villages ruraux urbanisés environnants. Ils y suivent un enseignement bilingue (ouïgour et mandarin), gratuit et encadré par trois enseignants par classe, dans des groupes ne dépassant pas vingt élèves.
Le modèle éducatif se veut à la fois académique et social. Les enfants y reçoivent trois repas halal quotidiens, bénéficient du chauffage, pratiquent des sports collectifs et y passent la journée de 9h30 à 18h00. Si la fréquentation des maternelles reste à la discrétion des parents, l’enseignement devient obligatoire dès le primaire.
Dans un contexte où la politique de l’enfant unique a longtemps freiné la natalité, l’État central encourage désormais la naissance d’un deuxième voire d’un troisième enfant grâce à des allocations familiales.
Le 12 septembre, cap sur le Kashi Hospital of Chinese Medicine. Ce complexe hospitalier, inauguré en 2023, s’étend sur 132.000 m² et compte 800 lits. Plus de 300 médecins dont 45 spécialistes détenteurs de masters y accueillent près de 1.000 patients par jour.
Seul établissement du Sud du pays entièrement dédié à la médecine traditionnelle chinoise, il combine soins, recherche, enseignement et actions communautaires. Des équipes se déplacent régulièrement dans les écoles et dans les zones éloignées pour des séances de sensibilisation ou des interventions médicales ambulantes.
Symbole fort, à l’entrée, une statue monumentale de Shen Nong, figure mythique de l’herboristerie chinoise datant de 2800 av. J.-C. Les visiteurs ont pu assister à des démonstrations pratiques telles que des exercices pour rétablir l’équilibre sensoriel, ateliers de régulation respiratoire, mélanges parfumés aux propriétés thérapeutiques, ou encore dispositifs visant à réduire la fatigue ou le stress. Les plantes médicinales utilisées sont cultivées sur place.
Cette démarche s’inscrit dans la vision du Président Xi Jinping visant à inscrire la médecine traditionnelle dans la dynamique des Nouvelles Routes de la Soie, un espace regroupant 68 pays, 4,4 milliards d’habitants et près de 40 % du PIB mondial.
Vivre ensemble à Donghu et Heijisham : solidarité intergénérationnelle
Le 13 septembre, la délégation a visité la communauté Donghu de Kashi. Elle fait partie des 169 communautés de ce type dans la région, fonctionnant sur la politique « Yi Lao Yi Xiao » : assurer un accompagnement social aux personnes âgées et aux enfants.
Le centre comprend deux niveaux : un espace de garde pour les petits, et un espace d’accueil de jour pour les aînés, ramenés chaque soir en famille. Cette organisation offre aux parents le temps nécessaire pour travailler sans abandonner le lien familial. Les repas sont gratuits pour les plus de 60 ans et l’ensemble des pensionnaires disposent d’un suivi médical léger sur place. Les activités, qu’elles soient sportives ou intellectuelles, favorisent notamment la prévention des maladies dégénératives.
Même esprit à Heijisham, à Umriq, qui regroupe 1.479 familles reparties en 11 ethnies. La communauté dispose de guichets administratifs, d’un système numérique intégré (WeChat et QR codes pour la gestion des déplacements et services), d’un hôpital familial, d’ateliers artisanaux, d’un programme d’insertion professionnelle, 816 emplois obtenus sur 860 demandes, et d’activités culturelles régulières.
La grenade, symbole de l’unité dans la diversité, y est érigée en emblème : ses grains serrés les uns contre les autres représentant la cohésion entre communautés.
Entre développement de l’éducation, valorisation de la médecine traditionnelle et organisations communautaires structurées, les visites effectuées dans la région du Xinjiang mettent en lumière des politiques publiques axées sur l’intégration, l’accès aux services sociaux et la cohésion ethnique.