Le Mausolée de Patrice Emery Lumumba, situé à la place de l'Échangeur, dans la commune de Limete, a été profané par des individus sans scrupules. Cet acte de vandalisme, commis dans la nuit du 18 au 19 novembre, a suscité une onde de choc chez les culturels congolais. Un acte attribué à des personnes non identifiées.
Une intervention de la police et de l’Agence nationale des renseignements (ANR) a permis de limiter les dégâts. Le ministère de la Culture, des Arts et du Patrimoine a rapidement condamné, à travers un communiqué, cette atteinte "intolérable" à la mémoire d’un Héros national. Une enquête est en cours pour identifier et traduire en justice les auteurs de ce crime.
« Il y a une enquête qui vient d’être lancée. Nous sommes très préoccupés et nous suivons la situation minute par minute. Tout est encore sous réserve. Nous mêmes nous devons coopérer avec la police scientifique », a fait savoir, à l’ACP, un agent du Musée d’Art Contemporain et Multimédia de l'Echangeur de Limete.
Cet espace, symbole de la lutte pour l'indépendance et de l'unité nationale, a été aménagé en juin 2022 pour abriter la dent du premier Premier ministre de la RDC. Après un périple de 9 jours dans différentes provinces du pays, le pèlerinage qui a retracé les temps forts de la vie de Patrice Lumumba en RDC s’est achevé avec l'inhumation de son cercueil en ce lieu situé sur l'avenue qui porte son nom. L’imposante statue de Lumumba surplombe un mausolée en verre et en béton où sont conservés ce qui reste de la dépouille de ce martyr de l'indépendance: une dent ayant valeur de relique.
Si l'indignation est générale dans le monde culturel, des interrogations persistent quant aux circonstances exactes de ce sacrilège. Selon certaines sources, la garde républicaine chargée de surveiller le mausolée aurait été relevée quelques jours avant les faits par le responsable du musée. Ce qui soulèverait de sérieuses questions sur les éventuelles failles dans le dispositif de sécurité.
L’inquiétude se trouve également sur la situation générale de la protection du patrimoine national. Des mouvements de personnel, des rapprochements avec des antiquaires et d'autres faits troublants auraient été signalés dans plusieurs musées du pays. Ces éléments laissent craindre une dégradation progressive de la surveillance des trésors culturels.
Kuzamba Mbuangu