Ce samedi 16 novembre, la dixième édition du Festival Amani s'est ouverte à Goma, dans le Nord-Kivu, sous un ciel pluvieux qui a marqué le début des festivités. Malgré les intempéries, des milliers de festivaliers se sont rassemblés au Village Ihusi pour célébrer la paix et la culture, dans un événement qui attire des artistes non seulement de la République Démocratique du Congo, mais aussi du Burundi et de l'Ouganda.
Après une période d'incertitude due à une annulation initiale causée par des manifestations projetées par le Mouvement National Congolais (MNC), le festival a finalement reçu le feu vert des autorités. Ce soulagement est partagé par les organisateurs et les participants, qui voient dans cet événement une opportunité de rassembler les populations et de renforcer le sentiment d'appartenance à une région souvent marquée par les conflits.
La décision d'annuler le festival avait été justifiée par des raisons de sécurité, en lien avec les préoccupations du MNC qui estime que l'événement n'a pas encore contribué de manière significative à la paix à Goma. Cependant, les organisateurs défendent le festival comme un vecteur essentiel de paix et de culture, capable de générer des retombées économiques et de valoriser l’image de Goma.
Depuis sa création en 2014, le Festival Amani a su attirer des milliers de visiteurs et des artistes de divers horizons, devenant ainsi une plateforme incontournable pour les jeunes talents locaux. Cette dixième édition est particulièrement significative, marquant une décennie d’engagement en faveur de la culture et de la paix dans la région des Grands Lacs.
La scène du festival vibrera au rythme des performances d'artistes tels que la fanfare du Kivu, Fimbo Kali, Willow Miller, et bien d'autres, offrant aux festivaliers une expérience musicale inoubliable. Plus de 500 bénévoles se sont mobilisés pour faire de cet événement un succès, témoignant de la détermination et de la solidarité de la population locale.
Guillaume Bisimwa, le directeur du Festival Amani, exprime l'espoir que cet événement puisse devenir un véritable pont entre les peuples, en rassemblant des artistes internationaux et locaux, et en attirant l'attention sur la beauté et le potentiel de cette région. Le festival se veut ainsi un élément fédérateur de paix et de réconciliation, ouvrant la voie à un avenir où la culture et l’harmonie prévalent.
« Nous avons pour espoir que ce festival devienne un moyen de rapprochement entre les peuples. La réalisation d’un tel festival à Goma, a ouvert à tous les habitants de la région des Grands Lacs, rassemblant des artistes internationaux mais également ceux représentatifs des différents groupes et ethnies de la région, sera un élément fédérateur de paix, de réconciliation ainsi qu’un moyen d’attirer l’attention internationale sur une région magnifique où la population, en majorité jeune, est sacrifiée depuis trop longtemps. Le festival vient apaiser toutes les tensions, les gens viennent se divertir, danser, l’impact par rapport à la paix, c’est ce rassemblement loin de toutes les tendances politiques, religieuses. C’est cette ambiance qui est voulue », a expliqué Guillaume Bisimwa, directeur du festival Amani.
Josué Mutanava à Goma