Les syndicats des magistrats ont unanimement salué lundi 24 février l’accompagnement de leur combat par le bureau du Conseil supérieur de la magistrature en vue de l’amélioration de leurs conditions salariales.
Les magistrats ont, au cours d’une assemblée générale, annoncé la suspension de leur grève générale qui ont duré deux semaines sur l’ensemble du pays.
« Ce n'était pas le facile, mais il fallait convaincre les magistrats et c'est la chose qui a été faite. Et pour une fois nous avons loué la participation de l'actuel bureau du Conseil supérieur de la magistrature qui a marqué sa présence à ce jour. Je crois que les magistrats doivent lire les signaux forts, parce que hier, ce genre des rencontres ou de participation n'ont jamais existé, mais cette fois-ci, nous estimons que les choses vont changer, et c'est le plus important », a affirmé Me Mupierre Beni, secrétaire général du Syndicat de la magistrature du Congo (SYMCO).
Le président de la Cour constitutionnelle qui est également président du Conseil supérieur de la magistrature, et le Procureur général près la cour constitutionnelle étaient présents à l’assemblée générale des magistrats. Le premier président près la Cour de cassation s’est fait représenter.
« Je vais totaliser 30 ans de carrière en tant que magistrat, c’est la première fois de voir un bureau du Conseil supérieur de la magistrature suprême accompagner les syndicats dans leur combat. Donc, pour nous, c’est quelque chose de positif, et c’est le Conseil supérieur de la magistrature qui nous gère, je crois que c’est une bonne impulsion, surtout que le président de la République quand il prône l’Etat des droits, il ne sait pas réaliser un Etat des droits sans les magistrats, on ne sait pas réaliser un Etat des droits avec une justice pauvre et corrompue, il faut que la justice soit fortifiée, il faut que la justice ait des moyens pour pouvoir élever la Nation congolaise, c’est ce que dit d’ailleurs la bible : la justice élève une nation. Nous croyons que nous, du côté SYNAMAC, nous avons manifesté notre bonne foi d’accompagner le président de la République dans la création d’un Etat de droit, je crois que de son côté, lui aussi, doit nous mettre en abris, nous donner les moyens tels que nous puissions élever la RDC. », a pour sa part déclaré Patrice Emery, membre de SYNAMAC.
Pendant cette période de suspension de grève, les magistrats vont pouvoir réaliser les progrès enregistrés dans leurs démarches avant de réserver un sort définitif au mouvement de grève. Cependant, ils n’ont pas donné un moratoire aux autorités.
Dans cette affaire, le gouvernement clame toujours sa « bonne volonté » de répondre aux préoccupations des magistrats mais se dit bloqué par le manque de moyens.
« Le gouvernement est de bonne volonté. Il n’y a personne qui s’abstiendrait de donner de bonnes conditions aux magistrats. Nous y pensons. Lorsqu’il y aura des moyens adéquats les solutions seront apportées », avait indiqué samedi dernier Me Tunda Ya Kasende, Vice-premier ministre, ministre de la justice et garde de sceaux.
Le corps judiciaire s’insurge contre le prélèvement au taux de 12,5% de l’impôt professionnel sur la rémunération (IPR) sur leurs salaires depuis le mois de janvier dernier. Les magistrats dénoncent également la non-prise en compte de la nouvelle grille barémique transmise par le conseil supérieur de la magistrature au gouvernement.
Thérèse Ntumba