Assemblée nationale/RAM : le député Josué Mufula dit attendre de Kibasa des explications sur la traçabilité des fonds déjà collectés

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Le député national Josué Mufula dit attendre des explications claires du ministre des PT-NTIC Kibasa Maliba sur la traçabilité des fonds déjà récoltés via la taxe sur le registre des appareils mobiles (RAM). Pour l'élu de Goma, si cela n’est pas fait, le ministre devra démissionner de son poste.

« Que veut dire l'État de droit ? On doit nous édifier sur la traçabilité de tous ces fonds-là, le travail de l'IGF c'est quoi ? On doit nous éclairer sur tous les fonds collectés sur le dos de la population », a dit Josué Mufula qui rappelle plusieurs autres initiatives menées auparavant à l’endroit du même ministre.

« Je pense que le ministre des PT-NTIC doit démissionner parce que ça fait deux fois qu'il est nommé à ce poste-là, en son temps nous avons initié des questions orales avec débat contre ce pour qu'il nous explique comment est-ce qu’il y avait hausse de tarification, la RDC est parmi les pays où la communication est très chère. Il doit nous expliquer comment les kidnappeurs et tous ces bandits qui utilisaient certains téléphones, certains réseaux de communication pour kidnapper nos citoyens, il faut qu'on nous dise tout ça. Je crois qu’aujourd’hui nous l'avons eu et il faut que nous soyons éclairés », a dit Josué Mufula après audition de M. Kibasa.

Après l'intervention du ministre des PTNTIC et des préoccupations soulevées par les députés nationaux, Augustin Kibassa a sollicité un délai de 48 heures en vue d'apporter des réponses aux préoccupations de la représentation nationale. Il est intervenu à l’Assemblée nationale pour répondre à la question orale avec débat lui adressée par le député Claude Misare, au sujet de la taxe RAM (Registre des appareils mobiles).

Prenant la parole, M. Maliba est revenu sur plusieurs points notamment les avantages ou encore le bilan de RAM à ce jour. En ce qui concerne le bilan de cette taxe tant décriée par la population, il fait savoir qu’elle a déjà produit 25 000 011 000 USD. 

« A ce jour, en termes de recettes, le RAM a produit 25 millions 11 mille dollars américain. Ce montant représente les revenus consolidés par les opérateurs », a-t-il déclaré sous un grand bruit de députés, visiblement pas prêts à le laisser parler.

Poursuivant son intervention, toujours au sujet du bilan de RAM, M. Kibasa note que cette taxe permet d'accompagner la gratuité de l’enseignement en ce sens qu’il a permis la distribution de E-SIM, le wifi gratuit qui a permis de télécharger les données en rapport avec l'enseignement, la transmission rapide des données. Bien plus, il précise que le service du call center de l'ARPTC a déjà enregistré 585 cas de téléphones volés ou perdus.

Lire : RAM : Kibasa non convaincant, le député Misare insiste que “cette taxe viole l'ordonnance-loi fixant la nomenclature des droits, taxes et redevances du pouvoir central”

Officiellement lancé en septembre 2020 par Augustin Kibasa, ministre des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PTNTIC), le service de Registre des appareils mobiles (RAM) a, selon l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC), pour objectifs d’optimiser la sécurité et la qualité de service des réseaux mobiles sur le territoire national, de lutter efficacement contre la contrefaçon des appareils mobiles en déconnectant les appareils identifiés comme non-conformes, et de combattre le vol des appareils mobiles en bloquant les appareils déclarés volés.

Mais sur le terrain, ce service est loin de faire l’unanimité au sein de la population congolaise en générale, et kinoise en particulier. Tout le monde ou presque se lamente et conteste cette forme de taxe.

Berith Yakitenge et Clément Muamba