Sylvain Ekenge fustige les incohérences politiques : “On dénonce la trahison, l’infiltration, le détournement… Mais quand on agit, certains politiciens crient”

Sylvain Ekenge
Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC

Sans les citer ouvertement, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) reconnaissent les interpellations de certains officiers au sein de l’armée. Dans un plateau spécial sur la RTNC, le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC, justifie ces interpellations par des faits posés « en âme et conscience », contraires à « la loi et la discipline », et non en raison de leur appartenance à une communauté.

« Il y a beaucoup de déclarations mensongères, beaucoup de rumeurs infondées dans l’espace numérique au sujet des interpellations. L’armée a des lois, des principes, plusieurs règlements militaires. Celui qui ne respecte pas ces règlements doit avoir des problèmes dans l’armée. S’il y a des interpellations, c’est que chacun, à titre individuel, a posé un acte contraire à la loi ou à la discipline », a déclaré le général-major Sylvain Ekenge, vendredi 11 juillet 2025.

Il a affirmé que ces officiers sont arrêtés pour « manquements graves » à la discipline militaire, réaffirmant l’engagement de l’armée à la rigueur, à l’intégrité et au respect de la loi.

« En posant un acte contraire à la loi ou aux règlements, le militaire le fait en âme et conscience. Il ne pose pas cet acte au nom d’une quelconque communauté. Il agit en tant qu’individu, en tant que militaire, surtout s’il est officier. Il y a des valeurs qui entourent cette fonction et si vous ne les respectez pas, la justice va s’occuper de vous », a soutenu Sylvain Ekenge.

Dans le même registre, le porte-parole des FARDC a déploré l’attitude de certains acteurs politiques et de la société civile qui dénoncent des abus, mais critiquent l’armée lorsqu’elle agit.

« C’est vouloir une chose et son contraire. On dénonce la trahison, l’infiltration, le détournement. Mais lorsqu’on met la main sur les responsables, certains politiciens commencent à crier. Et puis on essaie d’injecter ce venin de la division au sein de l’armée. Quand il y a des problèmes, on arrête et on défère devant la justice, ce n’est pas négociable », a insisté Ekenge.

Le porte-parole souligne que la justice doit suivre son cours pour préserver l’honneur et la cohésion des forces armées.

« Les FARDC ont toujours insisté sur leur caractère national et apolitique. Elles sont sans coloration politique ou ethnique. Il faut qu’on cesse d’amener la division dans l’armée. En cas de faits graves reprochés à un officier, il doit être interpellé. S’il est innocent, il sera libéré. S’il est coupable, il subira la rigueur de la loi », a déclaré Sylvain Ekenge.

Cette sortie médiatique survient dans un contexte de guerre d’agression rwandaise via la rébellion de l’AFC/M23 à l’Est de la RDC, ainsi que de nombreuses allégations autour de l’arrestation de plusieurs officiers généraux des FARDC. L’armée n’a pas officiellement cité de noms, mais a justifié les interpellations en évoquant la violation des règles et de l’éthique militaire.

Parmi les officiers qui seraient aux arrêts, selon certains médias, figure le Général d’armée Christian Tshiwewe, ancien chef d’État-major des FARDC, devenu conseiller militaire du président Félix-Antoine Tshisekedi.

Clément MUAMBA