Elles ont fait l’actu cette semaine

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L'actu de la semaine

Cette semaine, deux femmes congolaises ont occupé le devant de la scène dans des domaines aussi différents que le sport et la justice. À Mohammédia, au Maroc, la footballeuse internationale Olga Massombo porte haut les couleurs nationales à la Coupe d’Afrique des Nations féminine. À Kinshasa, Frida Okende fait entendre une voix empreinte de douleur et de détermination dans une lettre ouverte au président de la République. Deux trajectoires, deux combats, un même fil conducteur : la volonté de faire bouger les lignes.

CAN féminine 2024 : Olga Massombo, une voix sur le terrain

La sélection féminine congolaise de football s’apprête à disputer, ce samedi 12 juillet à 20h, son dernier match de la phase de groupes de la Coupe d’Afrique des Nations féminine (CAN) Maroc 2024. Opposées aux Cooper Queens de la Zambie, les Léopards dames espèrent décrocher une victoire symbolique, treize ans après leur dernier succès en phase finale de la compétition.

Parmi les joueuses les plus en vue figure Olga Massombo, ailière de Mazatlan FC (Mexique), repositionnée comme piston gauche par le sélectionneur Hervé Happy. Déjà titulaire lors des deux premières rencontres, la jeune internationale entend donner le maximum dans ce match décisif. « On va tout faire pour essayer de gagner. On représente tout un pays », affirme-t-elle. 

Consciente des attentes placées sur l’équipe, Massombo insiste sur l’importance de l’engagement collectif, malgré des résultats décevants (deux défaites en deux matchs). Pour la native de Kinshasa formée en France, le football est plus qu’un sport : « Nous jouons au foot, eux se battent pour leurs vies », dit-elle à propos du contexte difficile que traverse la population congolaise.

En cas de succès face à la Zambie, les Léopards dames pourraient espérer une qualification inespérée, selon les résultats des autres groupes. Quelle que soit l’issue, Olga Massombo se veut confiante pour l’avenir du football féminin africain. « Le niveau monte. Il y aura plus d’investissement. Grâce à des compétitions comme la CAN, le football féminin va continuer à gagner en visibilité », estime-t-elle.

Frida Okende : une voix pour la justice et la mémoire

À Kinshasa, c’est une autre voix féminine qui a résonné dans l’espace public. Frida Okende, fille de l’ancien ministre Chérubin Okende, a publié une lettre ouverte adressée au président Félix Tshisekedi, deux ans après le décès de son père, survenu dans des circonstances toujours controversées.

Dans ce courrier, elle remet en cause la conclusion officielle qui attribue la mort de son père à un suicide, évoquant des « zones d’ombre » et des incohérences. Elle en appelle à une relance de l’enquête, dans un esprit de vérité et de respect des valeurs républicaines : « Je sollicite humblement votre haute autorité pour qu’une lumière sincère soit enfin faite », écrit-elle.

En portant cette demande au plus haut sommet de l’État, Frida Okende assume un combat difficile mais déterminé, au nom de la mémoire familiale mais aussi de l’exigence de justice dans un contexte politique tendu.

Regards croisés

Le parallèle entre ces deux figures féminines illustre une évolution notable dans la société congolaise : les femmes s’affirment de plus en plus dans l’espace public, qu’il soit sportif, politique ou judiciaire.

Olga Massombo s’exprime avec assurance sur un terrain longtemps dominé par les hommes. Frida Okende, quant à elle, prend la plume pour réclamer des comptes à l’État. Deux actes de courage, qui traduisent une volonté partagée de contribuer au changement et de faire entendre des voix trop souvent marginalisées.

Dans une République en quête de repères et de renouveau, ces expressions féminines, multiples mais cohérentes, rappellent que les femmes congolaises ne sont pas seulement spectatrices de l’histoire contemporaine. Elles en sont aussi les actrices, et parfois, les porte-voix.

Nancy Clémence Tshimueneka