RDC-Rwanda : Lucy Tamlyn annonce « des mesures punitives » en cas du non-respect des engagements  issus de l'accord de Washington

Lucy Tamkyn, ambassadeur des USA en RDC
Lucy Tamkyn, ambassadeur des USA en RDC

L’ambassadrice des Etats-Unis en poste en République Démocratique du Congo, Lucy Tamlyn a confirmé ce lundi, sur RFI, le début du processus de la mise en œuvre de l’accord de paix signé fin juin à Washington par la RDC et le Rwanda, sous la médiation de l’administration Trump, en vue de mettre fin au conflit dans l’est congolais. Selon la diplomate, le non-respect des engagements dudit accord exposerait les parties à « des mesures punitives ».

Elle a précisé que le commencement de l’application de cette nouvelle entente est marqué par la création du mécanisme de sécurité conjointe, affirmant la ferme volonté de son pays à mettre fin à un conflit de plus de 30 ans par l’imposition d’un calendrier d’exécution et d’un plan de témoins

« Après trente ans de conflit, il est vraiment temps que la souffrance cesse et que la souveraineté et l’intégrité territoriale congolaises soient respectées. C’est pourquoi, les Etats-Unis ont insisté que cet accord de paix vienne avec un calendrier et un plan de témoins. Le processus de la mise en œuvre a bel et bien commencé, avec la création du mécanisme de sécurité conjointe, qui coordonne la neutralisation des FDLR et le retrait progressif des troupes rwandaises », a-t-elle déclaré.

Et de préciser : « Je voulais aussi dire que cet accord est clair. Nous avons clairement dit qu’il y aura des conséquences si les engagements ne sont pas respectés : les mesures punitives, par exemple des sanctions et d’autres leviers diplomatiques ».

Dans le cadre de la consolidation de la paix, Lucy Tamlyn a annoncé l’existence d’un projet chiffré à 760 millions de dollars, destiné à l’érection d’un barrage hydroélectrique pour l’alimentation de la RDC, le Rwanda et le Burundi, lequel a également « besoin de la paix pour démarrer ».

Si l’accord de Washington signé par les ministres des affaires étrangères de deux pays n’a pas pris en compte les rebelles de la coalition AFC/M23, fer de lance de la déstabilisation de l’Est, un autre accord entre ces dernier et Kinshasa est en gestation à Doha, au Qatar, les échanges, entamés en main dernier entre les deux parties, se poursuivent en présence des ministres de l’intérieur Congolais et Rwandais, affirment plusieurs sources.

Fin mai, les délégations de Kinshasa et de la rébellion avaient signé un communiqué conjoint lu sur les antennes de la chaine nationale, à travers lequel ils avaient annoncé travailler ensemble à la conclusion d’une trêve, en vue de l’instauration d’un cessez-le-feu effectif.  Les deux parties affirmaient avoir mené des discussions « franches et constructives », se disant prêtes à poursuivre leurs efforts pour « rétablir une paix durable » en RDC et dans la région. Elles s’engagent à respecter l’ensemble des engagements pris « pendant toute la durée des pourparlers et jusqu’à leur conclusion ».

Samyr LUKOMBO