Rutshuru : Difficile accès des retournés aux soins de santé à Nyamilima

Nyamilima sur la carte
Nyamilima sur la carte

Depuis le premier trimestre de l’année en cours, de nombreux déplacés et réfugiés congolais se sont engagés à retourner dans leurs villages, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Mais après leur retour, ils rencontrent de nombreuses difficultés, parmi lesquelles l’accès aux soins de santé. C’est notamment le cas des retournés de Nyamilima rapatriés de l’Ouganda. Faute de moyens financiers, ces congolais recourent à l’automédication.

Plusieurs familles congolaises de Nyamilima qui avaient fui les violences armées entre les rebelles de l'AFC/M23 et les forces gouvernementales appuyées par les wazalendo en 2024 ont décidé de retourner dans ce village du groupement de Binza, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu du territoire de Rutshuru.

Ces familles peinent à faire soigner leurs membres malades. Ancien réfugié congolais dans le camp de Nakivale, en Ouganda, Jonathan Kasunzu, 25 ans, est revenu à Nyamilima depuis bientôt six mois. Il recourt plutôt à l’automédication, faute de mieux.

« Je n'ai pas de moyens financiers pour payer la facture qui est trop chère et la vie pour nous est compliquée. Je suis obligé de chercher des racines d'arbres pour me soigner et soigner aussi mes proches », témoigne-t-il.

Mais pas que de retournés et de rapatriés. Cette situation semble plutôt toucher une large partie de la population de l’aire de santé de Kivisire, à Nyamilima, dans la zone de santé de Binza.

L’infirmier titulaire du centre de santé Kivisire, Eloi Bukuhi, explique que d’autres habitants malades qui prennent le courage de se faire soigner dans les structures de santé ne parviennent pas à honorer les factures de soins de santé.

Cet infirmier et des habitants en appellent à une intervention des organisations humanitaires pour sauver des vies humaines en danger par manque d’accès aux soins.