Ciment : un secteur en pleine croissance

Ciment
Ph.ACTUALITE.CD

Communication

Il y a de cela une dizaine d'années, une délégation d'opérateurs économiques belges était venue à Kinshasa pour prendre part à un forum économique dénommé « Semaine économique belgo-congolaise ». Appelé à prononcer son mot de circonstance à l'ouverture dudit forum, une des têtes pensantes de la Fédération des Entreprises du Congo « FEC » avait fait état ce jour-là du concept intitulé « tourisme industriel ». Des entrepreneurs expatriés viennent dans un pays donné, font des déclarations mielleuses, promettant monts et merveilles à leurs hôtes, rentrent chez eux et tout s'arrête là.

Il est fait état aussi du « tourisme sexuel ». Le « tourisme industriel » est une réalité vécue en RDC et dans plusieurs autres pays en voie de développement.

Au moment où Félix Antoine Tshisekedi s'emploie à recréer notre tissu économique, l'Etat congolais a l'obligation de donner un coup de pouce ou mieux d'accompagner des entrepreneurs locaux et expatriés qui ont investi en RDC ou s'apprêtent de le faire.

Prenons le cas du secteur du ciment pour lequel des expatriés s'y intéressent depuis des lustres. Le pays dispose jusqu'ici de trois cimenteries. Avec ses 80 millions d'habitants, des chantiers ouverts par ci par là ou en voie de l'être, la demande intérieure en ciment gris va certainement connaître une courbe ascendante pendant plusieurs années. Le gouvernement Sama a fait de la modernisation de nos 145 territoires une de ses priorités.

Le ciment est donc un maillon important dans la chaîne de construction des infrastructures et dans le domaine de l'immobilier. Comment construire en un temps record des hôpitaux, routes, écoles, aéroports, ponts, chaussées.... dans nos territoires si l'Etat congolais doit attendre ce produit stratégique auprès des pays voisins ou lointains ?

Le calcaire, principal produit pour la fabrication du ciment, est en très grande quantité au Kongo Central. C'est à dessein que les trois cimentiers ont installé leurs « pénates » au Kongo Central.

Des pays limitrophes (Angola, Congo Brazza...) et plusieurs autres pays asiatiques tels que Chine, Turquie... eux aussi producteurs du précieux produit sont en mesure de déverser sur notre pays leurs ciments si on leur fait la demande.

Au moment où 80 % des Congolais sont sans emploi ou sont dans l'économie informelle, il est impérieux de protéger l'industrie locale. Le secteur du ciment qui ne se porte pas du tout mal devrait donc bénéficier de l'attention de nos gouvernants.

L'administration publique, pourvoyeuse d'emplois en RDC, est-elle en mesure d'accueillir la quasi-totalité des diplômés, gradués, licenciés.... qui terminent chaque année leurs études dans nos différentes écoles secondaires ou supérieures ? Non.

Seules, les PME, les entreprises de grande taille ou de taille intermédiaire, à priori viables, peuvent résorber partiellement le chômage chez nous.

Et pour séduire des potentiels entrepreneurs locaux ou expatriés, nos gouvernants ont intérêt à mettre sur pied une politique fiscale attractive. censée se résumer à un allégement fiscal ou encore à des exonérations à durée limitée.

Les fonctionnaires locaux à des degrés divers doivent accompagner des investisseurs déterminés à s'implanter chez nous pour leur permettre de réaliser leurs projets.

Si les perspectives encourageantes enregistrées jusqu'ici dans le secteur du ciment persistent, cela aura des incidences sur d'autres domaines. Des potentiels cimentiers qui hésitent encore ou s'apprêtent à se lancer dans le ciment vont enfin se jeter dans l'eau.