Nord-Kivu : en deux mois, plus de 6 700 personnes ont fui dans le Masisi suite aux affrontements entre les Wazalendo et le M23 (Ocha)

Des déplacés du territoire de Rutshuru. Ph. ACTUALITE.CD/Moses Sawasawa
Des déplacés du territoire de Rutshuru. Ph. ACTUALITE.CD/Moses Sawasawa

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) alerte sur une nouvelle vague de déplacements dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Dans un communiqué publié ce mardi 2 juillet, l’agence onusienne rapporte qu’au moins 6 768 personnes issues de 1 128 ménages ont fui les violences armées depuis le 6 mai 2025.

Ces mouvements sont consécutifs à une recrudescence des combats entre les Wazalendo et les rebelles du M23 dans les groupements de Bapfuna, Banyungu et Buabo, dans la zone de santé de Masisi.

OCHA indique que l’intensification des affrontements sur l’axe Masisi-centre – Walikale aggrave la situation sécuritaire et compromet les efforts de protection et d’assistance humanitaire dans cette région déjà marquée par des violences récurrentes.

À la mi-juin, de nouveaux heurts ont été signalés dans le village de Bukombo, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Masisi-centre. Ces violences ont provoqué d’autres déplacements, mais le nombre exact de personnes concernées n’est pas encore connu.

Malgré l’insécurité, certaines organisations humanitaires poursuivent leurs activités. Médecins Sans Frontières (MSF) Belgique continue d’offrir des soins de santé gratuits, y compris des services nutritionnels, à Masisi-centre. Le centre de santé de Mutiri reçoit également un appui médical et nutritionnel depuis mai, grâce à l’ONG Première Urgence.

En parallèle, environ 4 347 personnes déplacées, réparties dans 621 ménages, ont été accueillies dans les villages de Jacques I, Jacques II, École I, École II et Kilalo, dans l’aire de santé d’Ushindi, zone de santé de Birambizo, groupement de Bishusha, chefferie de Bwito, dans le territoire de Rutshuru.

Ces déplacés viennent des villages de Kazuba, Masha, Kanyatsi, Muko, Kinyankuku, Sisa, Karambi, Bushobyo et Nyabwichi. Ils ont fui les combats entre les Wazalendo du Collectif des Mouvements pour le Changement / Force de Défense du Peuple et les combattants de l’Alliance Fleuve Congo / M23, survenus entre le 29 mai et le 16 juin 2025.

À cela s’ajoutent 1 895 ménages retournés entre février et avril 2025, après l’occupation de Goma et le démantèlement des sites de déplacés autour de la ville par l’AFC/M23.

Au total, 17 612 personnes issues de 2 516 ménages sont actuellement en situation de vulnérabilité aiguë et nécessitent une assistance humanitaire urgente.

Malgré la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est du pays reste préoccupante et continue de se dégrader.

Gloria Kisenda