Lualaba : découverte de sept corps des personnes disparues en juin à Kisanfu, le village est sous tension

Lualaba. Visuel ACTUALITE.CD
Lualaba. Visuel ACTUALITE.CD

Une découverte macabre a plongé le village de Kisanfu, dans le territoire de Mutshatsha (province du Lualaba), dans la stupeur et la colère. Sept corps sans vie identifiés comme ceux des conducteurs de motos-taxis ont été retrouvés jeudi soir dans une zone boisée, après plus de deux semaines de recherches menées par les familles et la communauté locale. Ces hommes, tous portés disparus depuis la mi-juin, faisaient partie d’un groupe de moto taximen dont la disparition a été signalée par la société civile. Leurs dépouilles ont été découvertes en état de décomposition.

En réaction à cette tragédie, les habitants du village ont bloqué la route nationale numéro 39, un axe vital pour la circulation dans cette région minière. Des pneus ont été brûlés, paralysant le trafic pendant plusieurs heures. La population exige des explications claires de la part des autorités et réclame justice.

Les forces de sécurité ont été déployées pour tenter de ramener le calme, tandis que les autorités provinciales annoncent une prise de parole dans les heures à venir.

Pour Deogracias Yambenu, coordonnateur local de la Nouvelle société civile Congolaise, la découverte de ces corps ne fait que renforcer un sentiment d’abandon et d’insécurité.

« Kisanfu se vide de sa population. Les habitants fuient parce qu’ils ont peur. L’État doit garantir la sécurité et la justice pour éviter que la situation ne dégénère davantage », a-t-il souligné.

Ce drame intervient dans un contexte local particulièrement tendu. Kisanfu est marqué par les affrontements il y a environ deux semaines, entre militants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti au pouvoir, et ceux de l’Union Nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC), formation politique de feu Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza. Ces violences avaient causé plusieurs morts et de nombreux blessés. Une procédure judiciaire en flagrance avait été engagée à l’issue des affrontements. Selon les autorités locales, 18 personnes avaient été interpellées, dont 12 condamnées à mort et 4 acquittées.

Timothée Prince ODIA