Une semaine pile depuis que la RDC et son voisin le Rwanda ont signé l’accord « historique » de paix durable à Washington sous la médiation de l’administration Trump; Mais des voix s’élèvent pour dénoncer des dispositions relatives à la justice en faveur des victimes de la guerre de l’AFC/M23, rébellion soutenue par le Rwanda. La partie congolaise souligne que l’accord met en avant les questions sécuritaires.
«Nous devons le [l’accord] voir comme un accord qui s'est concentré sur les questions qui bloquent le plus pour l'instant. Est-ce que cela veut dire que la question de la justice n'est pas pertinente ou n'est pas une priorité, surtout pour le gouvernement congolais ? Pas du tout. Je pense que ce que nous voyons avec cet accord et ce dont nous devons être conscients avec tout accord, c'est qu'il n'existe pas dans un vide. Il existe un écosystème », a indiqué Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des affaires étrangères.
« On ne peut pas humilier l’autre partie »
Face aux appels pressants des activistes des droits de l’homme sur l’absence dans cet accord, de la reconnaissance du Rwanda comme pays agresseur de la RDC, Kinshasa affirme avoir négocié de manière à ne pas charger Kigali davantage pourvu que la paix revienne dans l’est du pays.
« On ne peut pas s'attendre à ce qu'un accord de paix soit une capitulation. Il y a aussi le souci de s'assurer que pour sa bonne exécution, on ne puisse pas humilier l'autre partie. Cela ne veut pas dire que la question de la justice n'a pas sa pertinence. Et cela ne veut pas dire que la question de la justice n'avance pas. Elle avance à travers nos discours, elle avance à travers la CPI, elle avance à travers la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples », a-t-elle précisé.
Lundi dernier, Amnesty International a fustigé l’accord de Washington qui ne prévoit aucune mesure pour rendre justice aux victimes de l'Est de la RDC, n’incluant nullement de dispositions visant à traduire en justice les responsables de ces actes.
Depuis la signature de l’accord à Washington le 27 juin, Amnesty International dit avoir reçu des rapports crédibles faisant état de nouveaux affrontements entre les groupes armés du M23, soutenu par le Rwanda, et les Wazalendo – dont plusieurs factions bénéficient du soutien de l’armée congolaise – dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ces affrontements ont entraîné la mort de civils. Le M23 continue également d’enlever de jeunes hommes, emmenés vers des lieux inconnus, rapporte Amnesty International.
Samyr LUKOMBO