Le Desk Femme de ACTUALITE.CD s’est entretenu ce mercredi 02 juillet avec Murielle Musao, poétesse et slameuse congolaise passionnée par les mots, fondatrice de l’ASBL Cœur des Anges, à l’occasion de la sortie de son recueil de poèmes Tremplin, un ouvrage de 52 pages. Dans cet échange, elle revient sur la genèse de cette œuvre, portée par la mémoire, la douleur historique et l’amour de l’Afrique, tout en partageant ses sources d’inspiration et les messages qu’elle souhaite transmettre.
Merci, Madame Murielle Musao, de nous accorder cet entretien. Comment est né votre recueil Tremplin ? À quel moment avez-vous ressenti le besoin d’écrire ces poèmes ?
Murielle Musao : Tremplin est né d’un désir profond de décrire le chagrin que ressent l’Africain face à son histoire. C’est ma manière de transformer cette douleur en un élan de reconstruction.
Pourquoi avoir choisi le titre Tremplin ?
Murielle Musao : Le titre s’est imposé de lui-même. Il évoque une impulsion poétique, un passage, une poussée vers l’avant malgré la souffrance.
Que représente Tremplin pour vous ?
Murielle Musao : C’est un cri que chaque Africain héberge dans son cœur. Mais c’est aussi une déclaration d’amour à l’Afrique. Il s’agit de faire de notre passé un levier pour un avenir meilleur. Tremplin, c’est aussi un éveil des consciences, une invitation à regarder notre histoire en face pour transformer les blessures en moteur de renaissance.
À qui s’adressent vos poèmes ?
Murielle Musao : À toutes celles et ceux qui portent encore les traces visibles ou invisibles de l’histoire coloniale. Ils s’adressent aussi à la jeunesse africaine, aux femmes, aux oubliés, aux rêveurs, aux résistants silencieux.
Y a-t-il des figures littéraires qui vous inspirent particulièrement ?
Murielle Musao : Oui, Aimé Césaire m’a profondément marquée. Pas seulement par sa pensée révolutionnaire, mais surtout par son engagement passionné pour la justice sociale et l’identité culturelle.
Quelle place occupent l’Afrique et le Congo dans votre œuvre ?
Murielle Musao : L’Afrique, et plus particulièrement le Congo, est le cœur battant de mon écriture. J’essaie de redonner voix à ce qui a été effacé ou occulté.
Un poème vous touche-t-il particulièrement dans ce recueil ?
Murielle Musao : Oui, le poème Poème-mort. Il me touche profondément, car il concentre à la fois la douleur historique et l’espoir d’une rédemption poétique.
Quels sont vos projets littéraires à venir ?
Murielle Musao : Je compte continuer à explorer le slam. Et pourquoi pas un roman dans le futur ? Pour l’instant, je n’ai pas d’autre recueil en préparation.
Que souhaitez-vous que les lectrices et lecteurs retiennent de Tremplin ?
Murielle Musao : Que nos douleurs ont une mémoire… mais qu’elles peuvent devenir des semences d’espérance. Le renouveau de l’Afrique se fera à travers nous. Alors, prenons conscience de cela.
Propos recueillis par Nancy Clémence Tshimueneka