Journaliste et blogueuse passionnée par les nouveaux médias, Lynn Mazianda est à l’initiative de Makomi ya Lynn, une plateforme digitale dédiée à la promotion de relations saines entre hommes et femmes. À travers cet espace d’échange et d’écoute, elle entend contrer les discours négatifs sur le mariage et encourager un dialogue sincère, loin des jugements et des stéréotypes, a-t-elle souligné lors de son entretien avec le DeskFemme d’Actualité.cd
Merci de nous accorder votre temps, Madame. Comment est née l’idée de Makomi ya Lynn ?
Lynn Mazianda : L’idée m’est venue après avoir constaté, sur les réseaux sociaux comme TikTok, une multiplication de contenus à connotation négative autour du mariage : divorces, violences conjugales, moqueries envers les couples en difficulté… Certains vont jusqu’à se réjouir de sortir avec des hommes mariés. Face à cette tendance, j’ai voulu créer un espace bienveillant, où l’on peut parler des relations de manière constructive.
Comment vous êtes-vous lancée dans ce projet ?
Lynn Mazianda: J’ai commencé à écrire des messages sur WhatsApp, partager des contenus abordant des sujets tels que la vie de couple, les conditions d’un mariage épanoui, avec des apports de psychologues. J’ai vite remarqué que cela suscitait de l’intérêt : une communauté s’est formée autour de ces contenus. À leur demande, j’ai créé un groupe WhatsApp et une chaîne sur la même plateforme.
Après vos messages et votre chaîne WhatsApp, vous avez décidé d’intégrer votre blog au projet. Pourquoi ce choix et quel rôle ce blog a-t-il joué dans le développement de Makomi ya Lynn ?
Lynn Mazianda: J’avais déjà une page Facebook pour mon blog, que j’utilisais moins. Je l’ai alors intégrée à Makomi ya Lynn pour donner plus de visibilité au projet. Cela nous a permis d’organiser notre première rencontre en présentiel, le 10 mai dernier.
Que s’est-il passé lors de cette première rencontre ?
Lynn Mazianda: Ce fut un moment fort. Nous avons parlé du postpartum. Des jeunes femmes ont pris la parole, certaines pour la première fois, et partagé leurs expériences autour de la maternité, de l’accouchement, du rôle des hommes et de leurs familles. Certaines ont pleuré, d’autres ont trouvé un espace pour se libérer. Des psychologues étaient présents pour orienter et accompagner les discussions.
Pourquoi avoir choisi de commencer par donner la parole aux femmes ?
Lynn Mazianda: Parce qu’il était essentiel, pour nous, de créer un espace où les femmes puissent s’exprimer sans influence extérieure. Lorsqu’une femme est confrontée à la présence de son partenaire ou d’autres hommes, elle peut se censurer ou minimiser ce qu’elle ressent. Nous voulions leur permettre de parler librement, dans un cadre sécurisant. Mais nous comptons également organiser une rencontre avec les hommes, afin d’équilibrer les échanges.
Quelles sont les valeurs qui guident Makomi ya Lynn ?
Lynn Mazianda: Le respect, l’écoute et la compréhension sont au cœur de notre démarche. Nous offrons un espace d’orientation, de conseils, sans jugement. Nous abordons des sujets variés : santé sexuelle et reproductive, égalité dans le mariage, gestion de la maternité, respect dans le couple, planification familiale, conciliation entre vie professionnelle et vie de famille, etc.
À qui s’adresse votre plateforme ?
Lynn Mazianda: Elle s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Même si ce sont majoritairement des femmes qui s’expriment, les hommes sont également les bienvenus. Ils apportent un regard complémentaire et enrichissent les discussions.
Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?
Lynn Mazianda: Nous voulons organiser trois rencontres en présentiel par an, et continuer nos échanges dans le groupe WhatsApp au rythme de trois fois par semaine. Pour aller plus loin, nous cherchons des partenaires afin d'améliorer notre organisation et d'élargir notre impact.
Propos recueillis par Nancy Clémence Tshimueneka