Le ministère de l'agriculture et de la sécurité, en partenariat avec le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), a officiellement lancé ce mardi 1er juillet 2025, une mission de supervision complète du Projet d'Appui au Secteur Agricole dans la Province du Nord-Kivu (PASA-NK). Cette mission, qui se déroulera jusqu’au 4 juillet, vise à dresser un bilan détaillé des activités inscrites au Plan de Travail et Budget Annuel (PTBA) 2025, en mettant un accent particulier sur la mise en œuvre des recommandations précédentes, la gestion financière, la progression des marchés et les aspects liés aux infrastructures.
Initialement prévue à Goma, la mission a été délocalisée à Kinshasa en raison du contexte sécuritaire toujours préoccupant dans la province du Nord-Kivu, zone d’intervention du projet. Cette adaptation, qui inclut également la participation à distance de certains consultants, fait suite à la perte d’une partie significative de la logistique du projet.
« Nous sommes ici pour évaluer les activités programmées dans le Plan de Travail et de Budget Annuel (PTBA) 2025, apprécier le taux d’avancement des réalisations et préparer la restitution prévue pour vendredi », a déclaré Freddy Falanga, chef de division unique au ministère de l’agriculture et de la sécurité alimentaire.
Un projet d’envergure pour les petits producteurs
Lancé en novembre 2018 avec un financement initial de 53 millions USD du FIDA, le PASA-NK est une initiative ambitieuse cofinancée par le FIDA, le Fonds de Développement des pays exportateurs de pétrole (OFID) et le gouvernement congolais. Ancré au sein du ministère de l'agriculture, le projet vise à renforcer et rentabiliser quatre filières agricoles clés pour les petits producteurs : le maïs, le riz, le café et les pommes de terre.
Son objectif principal est d'améliorer durablement la sécurité alimentaire et les revenus des ménages. Le PASA-NK cible à terme 33 400 bénéficiaires directs sur une période de neuf ans dans les territoires de Nyiragongo, Rutshuru, Masisi, Beni, Walikale et Lubero.
À mi-parcours, en avril 2022, le PASA-NK avait déjà atteint 61,21% de sa cible finale, touchant jusqu’à 17 384 bénéficiaires. Aujourd’hui, ses chiffres sont encore plus éloquents.
« Nous sommes en 2025 et nous avons des résultats palpables sur le terrain. Nous sommes déjà à 90% des bénéficiaires touchés sur les 100% prévus, et nous avons des grandes réalisations en termes d'appui aux infrastructures, qui malheureusement connaissent encore des petits retards, mais des impacts très significatifs en termes d'amélioration de la production et des conditions de vie de la communauté bénéficiaire du projet », a déclaré Jonas Dialekonga, responsable de planification, suivi et évaluation au sein du projet PASA-NK.
La particularité du PASA-NK réside dans son approche novatrice fondée sur un plan d’affaires, plaçant les organisations paysannes de base au centre de leurs activités. Le projet est structuré autour de trois composantes principales à savoir : le soutien au développement des capacités des acteurs d'appui aux filières agricoles, incluant le développement des services économiques des OP et le renforcement institutionnel des OP ; l’appui aux infrastructures rurales, axée sur la réhabilitation des voies de desserte agricole et le renforcement des capacités de la Division des Voies de Desserte Agricole (DVDA); et la gestion et coordination du Projet, gérée par une Unité de coordination basée à Goma, supervisée par un Coordonnateur assisté de 12 experts nationaux.
Ce projet se distingue également par l'implication directe des organisations paysannes et des ONG dans sa gestion et sa mise en œuvre, une première pour le FIDA et le gouvernement congolais.
La mission de supervision en cours constitue une étape importante pour évaluer les progrès accomplis et identifier les actions nécessaires au bon déroulement et à la réussite continue du projet PASA-NK. Elle s’achèvera le 4 juillet par une séance de restitution et d’échanges autour des principaux constats.
Les livrables attendus à l’issue de ces travaux sont l’élaboration d’un aide-mémoire et d’un rapport de supervision complet, qui seront transmis aux autorités compétentes. Ce rapport devra rendre compte de l’état d’avancement des activités, en lien avec le PTBA et le PPM 2025. Il inclura également une analyse des principales contraintes rencontrées et proposera des mesures concrètes pour les surmonter.