Le député national Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa a adressé une motion d’interpellation au ministre de la recherche scientifique et de l'innovation technologique en rapport avec l’éruption du volcan Nyiragongo. L’élu de Goma au Nord-Kivu l’a déposé ce mercredi 26 mai au bureau de l’Assemblée nationale.
Dans sa motion, Jean-Baptiste Muhindo fustige « la défaillance délibérée du ministre de la recherche scientifique et innovation technologique dans sa politique de gestion de l’observatoire volcanique de Goma (OVG) » qui, selon lui, n’a pas permis à ce dernier de sonner l’alarme pour avertir les populations de Goma et du territoire de Nyiragongo de la coulée de la lave du volcan samedi 22 mai 2021.
De ce fait, le député national veut avoir des réponses sur les questions suivantes :
· Quel est le diagnostic actuel de l’OVG au regard des défis de la surveillance permanente des volcans et du gaz méthane du lac kivu ?
· Qu’en est-il des détournements de 50% des salaires des agents de l’OVG depuis le mois de juillet 2013 jusqu’à ce jour ainsi que l’inadéquation entre le nombre d’agents sur les listings de l’OVG et l’effectif prévu au budget de l’Etat ?
· Quel est le volume des fonds reçus des partenaires extérieurs et comment ont-ils été gérés pour justifier l’état morbide de l’OVG à ce jour ?
· Quelles sanctions avaient été réservées aux gestionnaires malveillants de l’OVG en réponse aux multiples alertes des agents ?
· Quel est le plan du gouvernement pour assurer une prise en charge autonome de fonctionnement et de l’investissement de l’OVG en vue de prévenir les risques permanents que courent les populations riveraines des volcans et du gaz du lac Kivu ?
En novembre 2020, Jean-Baptiste Muhindo avait déjà interpellé José Mpanda au sujet de la surveillance volcanique et du gaz du lac Kivu. Le ministre avait brillé par son absence le jour de la plénière programmée le 2 décembre, a-t-il rappelé.
Mardi 25 mai, les autorités ont fait état d’un bilan d’une trentaine de décès dus à cette catastrophe naturelle. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires qui cite les sources locales, plus de 3 629 maisons ont été ravagées par la lave, 23 toits de maisons ont été emportés, la route Goma-Rutshuru est coupée (environ 2 km envahis par la lave), 3 structures sanitaires et 12 écoles primaires et secondaires ont été détruites. A en croire les données fournies par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 20 000 personnes (environ 4 500 ménages) seraient sans abri et vivraient dans des communautés d'accueil ou dans des lieux publics non touchés par la catastrophe. De son côté, l'UNICEF a signalé que plus de 150 enfants ont été séparés de leurs familles et l'on craint que plus de 170 enfants soient portés disparus pendant que la population fuyait la ville de Goma.
Fonseca MANSIANGA