Kinshasa : à Yolo sud, des marchands toujours présents dans la rue malgré les travaux d'évacuation

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Marché direction Kwilu, à Kalamu/Kinshasa

Malgré le lancement de l’opération "Balabala eza wenze té" par l’Hôtel de ville de Kinshasa pour assainir les espaces publics et éradiquer les marchés pirates, les femmes marchandes de la direction Kwilu, dans la commune de Kalamu, précisément au quartier Yolo Sud, résistent aux interdictions et continuent à occuper ce site en pleine réhabilitation. Elles évoquent des raisons financières pour justifier leur présence.

"J’ai décidé de vendre ici parce que je n’ai pas de moyens de m’acheter une table. Cette avenue est accessible à tous, ce qui me permet d’écouler mes produits rapidement. Je suis consciente des dangers, mais nous parvenons toujours à nous disperser lorsque les travaux commencent", confie Jacky, mère de famille et vendeuse d’arachides.

Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, l’achat d’une table au marché Ezo coûterait 30 dollars par an, un montant qualifié d'exorbitant par la plupart de ces commerçantes. Cette somme est imposée par les gestionnaires locaux pour accéder à l'espace officiel.

Marie José, vendeuse de légumes, explique.

"Ce marché ne peut pas nous contenir. La majorité de la grande étendue est occupée par les moulins dont les propriétaires paient aux autorités. Beaucoup parmi nous n’ont pas les moyens de payer une table comme on nous l’exige", a-t-elle dit.

Quoique fréquemment chassées de cette artère en plein chantier, ces commerçantes continuent de s’acquitter chaque jour des frais de ticket.

Face à cette situation, ces femmes commerçantes appellent les autorités locales à trouver une solution urgente pour avoir un espace où elles pourront vaquer à leurs activités aisément. De plus, elles plaident pour une réévaluation des tarifs d'accès aux tables afin de rendre ces coûts plus abordables.

Gloria Kisenda