Dans de sa prise de parole au Vatican lors de la conférence de presse de présentation du document préparatoire des églises d’Asie, d’Afrique et de l’Amérique latine en prélude de la COP30, le Cardinal Fridolin Ambongo a critiqué l’accord de paix signé le 27 juin dernier à Washington entre la RDC et le Rwanda, qu’il a qualifié de « fausses solutions » au conflit de plus des dizaines d’années dans l’est congolais.
L’archevêque métropolitain de Kinshasa a d’abord relevé que les minerais critiques, pomme de discorde de la guerre dans l’Est de la RDC, sont à la base de la «prolifération» des groupes armés en Afrique, avant de démontrer l’inefficacité de la solution proposée par Trump à la RDC et au Rwanda en échange des minerais du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, à l’instar de ce qu’il avait conclu avec le président Ukrainien pour mettre fin à l’invasion russe.
«Alors que nos communautés restent privées d'eau potable. La course aux minéraux stratégiques est aujourd'hui, surtout en Afrique, à l'origine de la prolifération de groupes armés. Et récemment, vous avez suivi la solution que Trump propose à la République démocratique du Congo et au Rwanda. Vous êtes en guerre entre vous et la cause de la guerre sur les minéraux, moi, le grand Trump, j'arrive, je vous réconcilie et vous me donnez les minéraux. Il a tenté cette solution en Ukraine. Ça n'a pas marché. Mais bon, chez nous, tout le monde court, tout le monde a peur de Trump », a lâché le prélat catholique.
Et de dénoncer : « Nous disons, avec ce document, que c'en est assez, cette façon de fonctionner. Assez de fausses solutions. Assez de décisions prises sans écouter ceux qui vivent en insécurité ».
Après la signature de l’accord par les ministres des affaires étrangères de deux pays, reste une dernière étape devant couronner le tout : la réception, dans les tous prochains jours, de Félix Tshisekedi et de Paul Kagame à la maison blanche, pour finaliser le processus de paix. C’est ce qu’a annoncé le président Trump lord d’une sortie médiatique mercredi 9 juillet dernier.
« Ils sont en guerre depuis 30 ans. Sept millions de morts. Et ils pensent que le chiffre réel est en fait bien plus élevé que cela. Ça a été une lutte longue et brutale. Nous sommes très heureux d’avoir pu résoudre ce problème. Je pense que, dans les deux prochaines semaines, les dirigeants des deux pays viendront pour signer l’accord final », a indiqué Donald Trump.
Dans cet accord, qui n’aborde pas la question de M23 pourtant à la base des massacres dans l’est de la RDC, oblige Kinshasa notamment à situer, à identifier et à neutraliser les FDLR, un groupe armé composé en majorité par des Tutsi, que le régime de Kigali brandit comme une menace à son pouvoir.
Alors que ce point s’avère un frein à l’application de cet accord, des Congolais appellent les USA à contraindre le Rwanda à observer les prescrits de cette nouvelle entente, censée mettre un terme à plusieurs décennies de guerre aux conséquences incalculables en République Démocratique du Congo.
Samyr LUKOMBO