Après les travaux en atelier lancés jeudi 25 avril 2025, l’avant-projet de la nouvelle politique salariale des agents publics de l’État a été présenté et examiné à la tripartite gouvernementale composée du Vice-Premier Ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, du Ministre d’État en charge du Budget, Aimé Boji, et du Ministre des Finances, Doudou Fwamba, représenté par la Vice-ministre des Finances, O'neige N’Sele.
Fruit du travail conjoint entre les experts du Gouvernement et ceux de l’Intersyndicale nationale de l'administration publique (INAP), ce document stratégique qui a fait l’objet d’un examen technique approfondi vise une refonte progressive, équitable et durable du système de rémunération dans la Fonction publique. Selon la cellule de communication du ministère de la Fonction Publique, cette étape constitue un jalon essentiel vers l’adoption d’un nouveau cadre salarial fondé sur l’équité, la transparence et la performance, conformément au programme d'actions du gouvernement et recommandations du Président Félix-Antoine Tshisekedi.
"Nous sommes à la croisée du chemin, tous les agents publics nous regardent, tous nos compatriotes nous regardent parce-que cet instrument la politique salariale qui est donc en elaboration ici, est un instrument clé qui va certainement définir l'essentiel de la vie nation pour les prochaines décennies et donc vous allez avec moi prendre la mesure de la haute portée de la démarche, démarche qui s'inscrit dans la droite ligne de son Excellence, Monsieur le Président de la République qui voudrait que nous puissions corriger les erreurs du passé, que nous puissions tourner le dos à des politiques injustes qui ont émaillé la vie nationale par le passé, des injustices sociales, les disparités salariales, des écarts de rémunération, des écarts salariaux qui étaient inacceptable, il a plu au Chef de l'État de nous demander d'agir pour pouvoir tourner la page, cette page sombre", a déclaré Jean-Pierre Lihau, lors de cette séance de travail.
Et de poursuivre :
"Faire en sorte que chaque congolais puisse avoir droit au chapitre, une petite place sous le soleil, avoir une politique de rémunération qui soit juste, équitable, égalitaire, l'égalité pas dans le sens de mettre tout le monde au même niveau parce-que les rémunérations ne vont jamais se valoir mais essayer d'agir pour qu'il n'y aït pas une République à deux vitesses, une nation où il existerait des privilégiés et ceux qui peuvent être considérés comme des exclus de la République".
Au cours de cette séance technique, plusieurs recommandations ont été formulées en vue de renforcer la cohérence du texte et d’en assurer son alignement avec les exigences de soutenabilité budgétaire et le respect de l’équilibre macro-économique, tout en répondant aux exigences de justice sociale.
"C'est un travail qui est attendu par toute la nation, tous les fonctionnaires, agents de service de carrière de l'État sont en train d'attendre ce travail qui est en train d'être abattu au niveau de la coordination inter ministérielle Fonction Publique, Budget et Finances. À ce jour, nous pouvons dire que le travail qui a été demandé aux experts est déjà fin prêt avec les petites améliorations et les recommandations qui ont été faites par leurs Excellences, je pense que le travail est déjà fin prêt", a fait savoir à l'issue des travaux un des membres de la commission.
À un autre de compléter :
"Les autorités ont formulé quelques observations, quelques observations notamment celle qui est liée au respect de certains ratio lié à la soutenabilité budgétaire, ils ont demandé qu'on puisse les actualiser et les membres de la Commission ont pris bonne note pour faire ce travail, d'autres observations également ont été formulées mais en gros le travail a été apprécié par les autorités. C'est un travail qui peut être amélioré pour qu'il soit applicable et opérationnel".
Cette réforme pilotée par le ministère de la Fonction Publique, Modernisation de l’Administration et Innovation du Service Public est également soutenue au niveau du Comité de suivi de la paie des agents et fonctionnaires de l’État (CSP).
"Nous sommes sortis de cette réunion avec les orientations claires des autorités pour intégrer ces observations dans le sens d'enrichir davantage le document qui va permettre au gouvernement en collaboration avec les partenaires sociaux qui sont des bancs syndicaux de disposer d'un outil de gestion assez éclairée, qui va permettre de prévoir comment est ce que les ressources humaines de l'État doivent être gérées, comment elles doivent être prises en charge en terme de rémunération", a fait savoir Yannick Isasi Ndelo, vice-président du Comité de suivi de la paie des agents et fonctionnaires de l’État (CSP).
Par manque de cette politique en République Démocratique du Congo, les fonctionnaires et agents de l'État n'ont cessé depuis plusieurs années de décrier les injustices constatées dans la répartition de l’enveloppe salariale surtout que certaines catégories des fonctionnaires s’accaparent une grande part au détriment des autres avec des salaires et primes modiques et des écarts parfois exorbitants.
Pour mettre fin à ces disparités de plusieurs années, le gouvernement de la République a été instruit par Félix Tshisekedi lors de la troisième réunion du conseil des ministres tenue vendredi 28 juin 2024 à la Cité de l'Union Africaine de réfléchir sur l'élaboration d’une politique salariale des agents publics de l’Etat, plus juste et qui mettra un accent particulier sur le bien-être et les compétences des agents et fonctionnaires dans les décisions et actions relatives à l’octroi des avantages numéraires.
Après cette étape,le VPM, ministre de la Fonction Publique, l’Administration et Innovation du Service Public Jean-Pierre Lihau devra soumettre ce texte au niveau du conseil des ministres en vue de son adoption. En adoptant une telle politique, avait souligné Félix Tshisekedi lors des travaux en atelier, la République Démocratique du Congo pourra renforcer la motivation de ses agents publics, améliorer la qualité des services rendus et ainsi contribuer à la construction d'un État de droit.
Clément MUAMBA