RDC: L’intensité et les effets de l’opération Shuja ont continué de diminuer en raison des contraintes logistiques qui ont pesé sur les UPDF et les FARDC, notent les experts de l’ONU

Un camion incendié par les combattants ADF sur la route Beni-Butembo
Un camion incendié par les combattants ADF sur la route Beni-Butembo

Alors que les autorités se réjouissent des résultats de l’opération conjointe FARDC-UPDF dans l’Est de la RDC contre les ADF, le groupe d’experts de l’ONU sur la RDC dresse un bilan peu reluisant après bientôt un an d’existence de cette opération baptisée Shuja. Les experts constatent que l’opération n’a pas encore atteint les résultats escomptés, à savoir vaincre ou affaiblir considérablement les ADF. 

L’intensité et les effets de l’opération ont continué de diminuer en raison des contraintes logistiques qui ont pesé sur les UPDF et les FARDC ainsi que de la difficulté du terrain, ajoutent-ils. 

Ces experts font remarquer la destruction de certains camps et quelques arrestations dans les rangs des ADF. Cependant, nuancent-ils, le commandement des ADF n’a pas été affecté. Pire. Les ADF sont retournées dans leurs bastions traditionnels, notamment près des bases des UPDF en RDC, à la frontière avec l’Ouganda, où les UPDF avaient tenté d’établir une zone tampon. 

Ces combattants ne se contentent pas de riposter. Ils ont étendu leur zone d’opération. Les experts de l’ONU relèvent même que les ADF ont notamment attaqué deux bases des UPDF près de Boga et Tchabi à la mi-juillet 2022. 

« Les réseaux de collaborateurs des ADF n’ont pratiquement pas été perturbés. Le lancement de la quatrième phase de l’opération Shuja en septembre 2022 a même entraîné une augmentation des attaques des ADF contre les civils en représailles, comme cela avait été observé par le passé », ajoutent les experts. 

Shujaa doit également faire face à d’autres difficultés. « Des centaines d’éléments des FARDC et certains éléments de la brigade d’intervention de la MONUSCO postés autour de Mamove et à Boga et Tchabi, dans le sud de l’Ituri, ont été déployés dans le territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu, en réponse à la crise avec le Mouvement du 23 mars/Armée révolutionnaire du Congo (M23/ARC) ».

Ainsi, le vide sécuritaire engendré par leur retrait a permis des mouvements et des attaques des ADF dans ces zones.