Les nouvelles initiatives de l’Unesco pour protéger les biens culturels en cas de conflit armé

Photo droits tiers

Alors qu’elle a célébré, le 15 mai dernier, les 70 ans de la création de la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, l'Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) a dévoilé quelques nouvelles mesures prises pour protéger les patrimoines culturels dans les pays concernés à travers le monde.

Ces mesures comprennent, entre autres, la réalisation d’inventaires géolocalisés des biens culturels, le marquage de ces biens avec l’emblème du Bouclier bleu, la dispense de formations ou encore l’appui à la mise en place d’unités militaires spécialisées dans la préservation des sites culturels. 

“ Sur ces seules cinq dernières années, plus de 7 500 militaires ont ainsi été formés dans 169 pays ”, indique l’UNSECO.

La conférence internationale d’experts qui a traité de la question a eu lieu à La Haye, mercredi dernier. Il a été dressé un bilan des actions conduites et abordé les défis qui persistent. A cette occasion, l’UNESCO a annoncé trois nouvelles initiatives en phase avec les besoins et les moyens techniques actuels. 

- La création d’un programme international de formation des juges et des procureurs en matière de collecte de données, d’analyse et d’enquêtes sur les destructions ciblant le patrimoine. Après une première condamnation prononcée par la CPI en 2016, qui a marqué un tournant historique, l’UNESCO veut ainsi encore renforcer les mécanismes juridiques de protection des biens culturels. Elle prendra pour modèle un programme qu’elle conduit depuis plus de dix ans pour former le système judiciaire à la liberté de la presse.

- La constitution d’une « alliance civilo-militaire pour la protection des biens culturels » qui aura pour mission d’accélérer la création de forces spécialisées dans la protection du patrimoine, notamment en Afrique, et de les mettre en réseau avec des experts du patrimoine afin de partager leurs expériences et les bonnes pratiques.

- La formation des gestionnaires de sites et des personnels militaires aux technologies de pointe pouvant contribuer à la protection du patrimoine. L’UNESCO va accompagner les États parties à la Convention vers un recours accru à la télédétection par imagerie satellitaire, à l’intelligence artificielle et à la numérisation préventive des biens culturels.

La Convention de 1954 s’est par ailleurs traduite par la création d’une Liste de protection renforcée, sur laquelle figurent actuellement 55 sites culturels. Ce statut déclenche des mesures additionnelles de protection, tout en mettant en alerte l’ensemble de la communauté internationale sur l’imminence d’un risque de dommages. Il accorde également des pouvoirs étendus aux systèmes judiciaires pour poursuivre les auteurs de destruction le cas échéant.

L’UNESCO coordonne un réseau de plus de 2 000 sites inscrits au patrimoine mondial, de réserves de biosphère et de géoparcs mondiaux ; de plusieurs centaines de villes créatives, apprenantes, inclusives et durables ; et de plus de 13 000 écoles associées, chaires universitaires, centres de formation et de recherche.