RDC : 61 ans après l’indépendance, « il faut aider la femme rurale à connaitre ses droits », Madeleine Mbongo Pasi

Photo. Droits tiers

Le combat pour l’égalité des chances en République Démocratique du Congo est mené par de nombreuses organisations. Malgré les progrès enregistrés au cours des deux dernières décennies, les défis pour des institutions de femmes à 50% demeurent. Comment les relever ? Madeleine Mbongo Pasi, professeure des universités, livre quelques propositions. 


« Il est vrai qu’actuellement, nous pouvons accorder une note positive à la situation de la femme en RDC. Mais, le fossé à combler en termes d’égalité reste important. Le premier défi à relever, est celui de vaincre les préjugés et stéréotypes que la société s’est construite et qui constituent un frein à l‘émancipation de la femme. Son héritage socioculturel est très lourd. Elle n’avait pas le droit d’aller à l’école, au travail. Elle avait pour mission principale, la reproduction et le ménage », relève-t-elle.  


Femme rurale, femme citadine, mêmes conditions


Et de renchérir, « il faut aider la femme rurale à connaitre ses droits. Favoriser son instruction et la mettre dans les mêmes conditions éducationnelles que celle qui habite en ville pour qu’elle soit aussi épanouie. C’est une erreur que de parler des conditions de la femme en ayant le regard braqué sur les villes congolaises qui représentent une bien faible réalité de la femme congolaise. Les quelques femmes qui occupent de hautes fonctions sont un arbre qui cache une grande forêt. Ce n’est qu’en favorisant la bonne éducation pour toutes les femmes que l’on pourra rêver d’une représentation égalitaire et équitable.»


Faire preuve d’une volonté politique


Madeleine Mbongo Pasi révèle par ailleurs qu’au cours des soixante dernières années, la femme congolaise a été victime de  préjugés et  autres stéréotypes peu importe le secteur dans lequel elle évolue.


En termes de moyens pour relever ces défis et parvenir à l’égalité des chances, elle propose de vaincre les stéréotypes et préjugés culturels tels que « Mwasi atongaka mboka te » et une réelle volonté politique, croire en la femme, reconnaitre ses compétences autant que celles de l’homme, lui donner sa chance sans hésiter. « Il faut que la femme elle-même se donne également les moyens d’y parvenir », conclut-t-elle.

Prisca Lokale