L’Ambassade de Norvège en République démocratique du Congo, en partenariat avec ONU Femmes, a organisé le 16 juillet une matinée de socialisation consacrée à la stratégie nationale « Femmes, Paix et Sécurité ». L’événement, tenu à l’Hôtel Sultani à Kinshasa, a réuni représentants diplomatiques, officiels congolais, membres de la société civile et partenaires techniques autour de la mise en œuvre du plan d’action national de la résolution 1325 des Nations Unies.
Dans son mot d’ouverture, l’ambassadeur de Norvège a salué l’engagement conjoint de son pays, d’ONU Femmes et du gouvernement congolais à travers le ministère du Genre, Famille et Enfant. Il a rappelé que la promotion de l’agenda « Femmes, Paix et Sécurité » constitue une priorité de la politique étrangère norvégienne, notamment lors de son mandat au Conseil de sécurité des Nations Unies (2021-2022).
« La Norvège soutient activement la résolution 1325 qui appelle à une participation accrue des femmes dans les processus de paix et à leur protection contre les violences liées aux conflits », a-t-il déclaré.
À cet effet, il a annoncé un nouveau financement de 22 millions de couronnes norvégiennes (environ 2,2 millions USD) destiné à renforcer l’inclusion des femmes dans les processus de paix en RDC sur la période 2025-2027.
Le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, également porte-parole du gouvernement, a souligné le caractère central de cette résolution dans les efforts de reconstruction nationale.
« En RDC, la résolution 1325 ne doit pas être perçue comme un simple outil diplomatique. Elle constitue une exigence républicaine dans un pays confronté depuis trois décennies à des cycles de conflits armés », a-t-il affirmé.
Évoquant les récentes avancées en matière de représentativité des femmes, dont la nomination d’une Première ministre, d’une ministre des Affaires étrangères et d’une gouverneure de la Banque centrale, le ministre a insisté sur la nécessité d’un changement culturel profond :
« La participation des femmes ne doit pas être cosmétique. Elle doit être fondée sur une reconnaissance réelle de leur rôle dans la société et la prise de décision. »
Il a également interpellé les médias à jouer un rôle actif dans la sensibilisation, estimant que la masculinité positive doit être pleinement intégrée dans les dynamiques de changement.
Prenant la parole au nom de la ministre du Genre, Famille et Enfant, la représentante a appelé à une mobilisation multisectorielle. Elle a rappelé que les femmes représentent plus de 52 % de la population congolaise, mais occupent moins de 10 % des sièges à l’Assemblée nationale. Dans l’Est du pays, au moins une femme sur trois a subi une forme de violence sexuelle, tandis que les taux de condamnation restent inférieurs à 2 %.
« Ces chiffres ne doivent pas être un simple constat, mais un appel à l’action », a-t-elle insisté.
La représentante de la ministre a salué la stratégie d’ONU Femmes présentée lors de la rencontre, qu’elle a qualifiée de document vivant devant se traduire par des actions concrètes au sein des communautés et des institutions. Elle a également mis en avant l’importance de l’approche intersectorielle et sensible au genre dans toutes les politiques publiques.
La matinée a été marquée par des échanges constructifs, des partages d’expérience et des plaidoyers en faveur d’une mise en œuvre renforcée de la stratégie « Femmes, Paix et Sécurité ». Les participants ont unanimement reconnu la nécessité de soutenir la participation active des femmes dans les processus de paix, non seulement en tant que bénéficiaires mais aussi comme actrices centrales du changement.
L’événement s’est clôturé sur un appel collectif à l’action, dans l’optique d’une paix durable, inclusive et équitable en République démocratique du Congo.
Nancy Clémence Tshimueneka