L'UA appelée à assurer l’inclusivité du processus de paix en RDC en associant l'ensemble des parties prenantes notamment la société civile 

Rencontre entre les organisations de la société civile de la RDC et les co-facilitatrices désignées par l’Union Africaine
Rencontre entre les organisations de la société civile de la RDC et les co-facilitatrices désignées par l’Union Africaine

Des organisations de la société civile associées à l’autorité coutumière de la RDC ont rencontré, jeudi 17 juillet, le panel des facilitateurs désigné par l’Union africaine (UA) dans le cadre de la médiation pour la paix dans le conflit RDC-Rwanda. En visite à Kinshasa, ce panel est conduit par les co-facilitateurs Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de la RCA et Sahle-Work Zewde, ancienne présidente de l’Éthiopie.

Profitant de cette visite officielle dans la capitale congolaise, les organisations de la société civile ont exprimé leur “profonde inquiétude face à l’aggravation de la crise sécuritaire, institutionnelle et sociale en RDC”.

Pour ces OSC, ce constat se traduit notamment par une occupation étrangère persistante et l’effondrement de l’autorité de l’État dans plusieurs zones ;  la perte de confiance dans les institutions nationales, incapables d’assurer la sécurité et la cohésion nationale ;  la montée des replis identitaires et tensions communautaires, menaçant la paix sociale ;  la multiplication des cadres diplomatiques, créant confusion et illisibilité du processus de paix ; ou encore la fermeture de l’espace civique, affaiblissant les contre-pouvoirs et la participation citoyenne.      

Dans un mémorandum commun adressé à ces deux co-facilitateurs, les OSC exhortent l'Union africaine (UA)  « à incarner un cadre crédible, légitime et complémentaire de médiation, fondé sur la souveraineté du peuple congolais, la justice pour les victimes et l'exigence d'un dialogue politique authentique. Nous rappelons que la Charte de l'Union africaine et le Protocole sur la démocratie et la gouvernance placent la souveraineté populaire et la participation citoyenne au cœur de toute solution durable. Une paix véritable ne pourra émerger que d'un processus cohérent, transparent, régionalement équilibré et socialement enraciné, capable de traiter aussi bien les causes nationales que les dynamiques sous-régionales du conflit ».

Parmi les recommandations, les OSC demandent notamment aux co-facilitatrices de positionner clairement le processus de l'UA comme le cadre politique central, légitime et complémentaire de résolution de la crise, capable de fédérer et d'harmoniser les efforts existants ; de clarifier le mandat et les objectifs des co-facilitateurs, ainsi que la place du mécanisme UA vis-à-vis des processus parallèles (Washington, Doha), pour éviter les concurrences diplomatiques et les chevauchements d'agendas ; d’assurer l'inclusivité du processus, en associant l'ensemble des parties prenantes congolaises : majorité, opposition, autorité coutumière et société civile (leaders communautaires, secteur privé - opérateurs économiques locaux, communautés affectées, victimes, confessions religieuses, femmes et jeunes) ; de Rendre le processus lisible et transparent, en publiant une feuille de route détaillée, un calendrier précis, un cadre d'objectifs clairs, des modalités de participation et des mécanismes indépendants d'évaluation et de suivi. 

Une dizaine d’organisations de la société ont pris part à cet échange parmi lesquelles l’Action citoyenne de lutte contre les discours de haine (ACLDH), Ebuteli, Dypol ou encore Dycod-RDC. Ce panel de facilitateurs est composé d’Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria, d’Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya, de Mokgweetsi Masisi, ancien président du Botswana, de Catherine Samba-Panza et de Sahle-Work Zewde.