RDC: un cadre juridique recommandé pour protéger les jeunes face aux dérives numériques

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Le monde a célébré, le 15 juillet, la Journée internationale des compétences des jeunes comme occasion de mettre en lumière leur rôle essentiel dans le développement des compétences pour l’avenir. Pour 2025, les Nations-Unies ont mis l'accent  sur l’autonomisation des jeunes à travers l’intelligence artificielle et les compétences numériques.

A Kinshasa, quelques jeunes ont donné leurs points de vue sur cette révolution technologique et les enjeux qu’elle représente pour leur avenir.

" L'intelligence artificielle contribue à l'amélioration de l'éducation en facilitant l'accès rapide à l'information. Elle permet de gagner du temps, mais devient un danger pour l'être humain, notamment les jeunes, lorsqu’il y aura perte d’emploi. Les employeurs, dans les jours à venir, feront de plus en plus appel aux services de l’intelligence artificielle plutôt qu’à ceux de l’homme ", explique Idriss Kayemba, étudiant en Master d’ingénierie des systèmes d’information à l’Université de Kinshasa.

Il soutient également que les jeunes doivent être impliqués dans la conception de solutions technologiques adaptées au continent. Plus ils participent à la création, moins ils en seront dépendants.

De son côté, Jospin Benameyi, enseignant et consultant en communication visuelle et digitale, pense que la jeunesse doit suivre l’évolution du monde, car les technologies offrent de réelles opportunités de développement des compétences.

" Aujourd’hui, parler d’autonomisation sans intégrer la jeunesse congolaise à l’usage stratégique de l’intelligence artificielle, c’est tout simplement ignorer la direction que prend le monde. L’IA n’est plus une option ; elle est au cœur de l’évolution des compétences, des métiers et des modèles économiques ", affirme-t-il.

Et d’ajouter  :

" La jeunesse congolaise, riche de sa créativité et de sa résilience, a un rôle capital à jouer dans cette révolution numérique. Si nous voulons véritablement parler d’émancipation, il faut lui offrir un accès équitable aux outils, à la formation et à l’environnement technologique nécessaire pour s’approprier l’IA comme levier d’impact et de transformation ". 

A l'en croire, pour éviter un usage exclusif et passif des outils numériques, il est essentiel de former des jeunes non seulement à l’utilisation de l’intelligence artificielle, mais aussi à la compréhension de ses mécanismes, de ses limites et de ses biais. L’esprit critique demeure la première barrière contre l’aliénation technologique.

Benameyi insiste sur la nécessité d’une régulation éthique et locale.

" Il est urgent de mettre en place des cadres juridiques africains, adaptés à nos réalités, nos valeurs et nos vulnérabilités, afin d'encadrer l’usage de l’IA de manière responsable ", conclut-il.

La RDC n’est pas épargnée du débat autour de l’IA et ses implications. Bien que son ampleur reste encore limitée, elle suscite un intérêt croissant parmi la jeunesse connectée, notamment les étudiants, les créateurs de contenu et les développeurs. Les jeunes utilisent des outils comme ChatGPT, Midjourney, Gemini ou Copilot pour diverses applications pratiques.

Gloria Kisenda (stagiaire)