Jonas Tshiombela : “Les permutations opérées au sein de la police ne vont rien changer. Tshibala ferait mieux de démissionner”

Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) juge, ce mardi 17 juillet 2017, que les permutations opérées par ordonnance présidentielle au sein de la Police nationale congolaise (PNC) n’apporteront aucun changement tant que les mêmes usages subsistent.

“<em>Sans plan financier adéquat et adapté aux besoins des hommes sous les ordres, les résultats seront les mêmes</em>”, soutient Jonas Tshiombela qui interroge sur l’existence des moyens nécessaires pour rendre plus efficace le travail des policiers congolais et leur permettre de mener à bien leur mission.

<b><i>“</i></b><i>Les permutations opérées au sein de la police ne vont rien changer. Si on prend les mêmes avec les mêmes usages, on aura les mêmes résultats. Ont-ils les moyens financiers et matériels de soutenir les hommes sous leurs ordres et rendre efficace leur travail et faire face à la protection des personnes et leurs biens? Ce remaniement devra être accompagné d'un plan financier et matériel conséquent, autrement on aura les mêmes résultats”</i>, a-t-il déclaré.

Certains observateurs voient dans ces permutations un pas vers l’instauration de l’état d’urgence tel que déjà envisagé par la Ligue des jeunes du PPRD, parti au pouvoir, qui, dans une adresse le week-end dernier, a encouragé Joseph Kabila à <i>“prendre davantage des mesures de sécurité qui s’imposent, même s’il faille appliquer les dispositions de l’article 144 de la constitution, relatives à l’état d’urgence”</i>

Pour la NSCC, la mauvaise gouvernance sur les questions sécuritaires et le déficit de l’autorité de l’État sont les causes du chaos actuel et donc l’état d’urgence envisagé n’est autre que le résultat direct de ces failles. Jonas Tshiombela dit, en outre, craindre que l’état d’urgence ne soit qu’un autre prétexte pour retarder l'organisation des élections

<i>“L'état d'urgence envisagé actuellement est le résultat de la mauvaise gouvernance des questions sécuritaires du pays et le déficit de l'autorité de l’État sur l'ensemble du territoire national. Nous craignons là un autre prétexte pour retarder le processus électoral et la mise en œuvre de l'accord du 31 décembre 2016”</i> , soutient-il.

<i>“La RDC semble fonctionner actuellement comme si elle n'a pas un gouvernement  qui s'occupe du sort des gouvernés. Bruno Tshibala ferait mieux de démissionner. Etre homme d’État, c'est aussi  avoir cette élégance politique”</i>, ajoute Jonas Tshiombela qui fustige l’inaction du gouvernement face à une situation assez alarmante.

<b>Jacques Kini</b>