CAN-Dames/Maroc 2024 : «Je ne suis pas venu ici pour me promener » (Hervé Happy)

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Hervé Happy

Renversées sur le fil (4-2) mercredi 09 juillet 2025 au stade Olympique de Rabat par les Lionnes de l’Atlas du Maroc, les Léopards Dames ont annihilé toutes leurs cartes de qualification en quart de finale de cette 15ième Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Maroc féminine 2024. Le destin de quart de finaliste des congolaises s’est volatilisé brutalement dans les airs de la capitale du Royaume chérifien alors qu’elles ont donné sur l’ensemble du match les signes d’un réveil des conquérantes.

Le nivellement vers le haut des Merveille Kanjinga, Falvine Mawete, Naomie Kabakaba, Marlène Kasaj (buteuses et passeuses) congolaises aux 6e et 70e minutes, s’est heurté aux « petits détails » à la base « des erreurs individuelles » qu’elles ont commises dans le marquage de zone et sur la ténacité dans les marquages individuels. « Aujourd’hui, on a eu quelques défaillances individuelles, ça arrive. On a des matchs où, on est moins bien. Ce n’est pour ça qu’on doit remettre en cause toute ce qu’on a fait. Les joueuses se sont bien battues. De fois,  ce l’adversaire qui est meilleur », a nuancé en conférence de presse d’après match, Hervé Happy.

Le sélectionneur blond qui revenait avec des nouvelles perspectives dans l’organisation de l’animation de son système a réussi le paris de sortir les marocaines de leur zone confort : celle de jouer « dans les intervalles ». Les huitièmes de finalistes de la Coupe du Monde Australienne - Néo zélandaise 2023 ont mordu à l’hameçon de l’agressivité des Léopards. Frustrées comme dans les 15 premières, Ibtissam Jraidi, Fatima Tagnaout, Najat Badri se sont vu obligées d’exploiter l’extérieur du jeu : les ailes pour voir la lumière à quatre reprises. Le franco-camerounais de 47 ans se félicite sans ambiguïté de son « idée » qui « était de les empêcher à jouer dans les intervalles, ce qu’on a très bien bien fait », s’est-il ébahi.

L’ancien entraîneur de Racing Club de Guadeloupe entre 2012 - 2013, informe « qu’on était en 3-5-2, en bloc très bas. Une fois qu’on récupérait le ballon, on se projetait. Ça nous a réussi parce-qu’on a marqué très vite. On a tenu la rage et haute au Maroc. Un match nul n’aurait pas été volé. Sur le plan tactique, on les a vraiment gêné ! Collectivement, on a réalisé un grand match au niveau de l’organisation », se vante t-il. À lui de d’équilibrer par ailleurs la donne que « j’essayerai de tirer les éléments positifs de ce match. On a va bien analyser ce match là ». Mais pas que…puisque « sur des matchs internationaux, il faut être à 200%, il ne faut pas se manquer. C’est une certitude pour des grands matchs comme ça. Et puis, il y a la fraîcheur physique, c’est ce qui a été notre problème. Sur la fin du match certaines joueuses étaient en difficulté. C’est normal. Ce sont les détails. Et maintenant dans le match, le Maroc était plus présent », scrute t-il.  

Le tout récent conseiller technique à la fédération française de football (FFF) espérait revenir dans le sens de la marge contre toute espérance après avoir été renversé pour une nouvelle fois à la 76e minute. Dans l’action tout comme en réaction : son équipe, qui a démontré qu’elle pouvait rivaliser par le Maroc s’est fait enragé « sur le penalty » du 4-2 à la 83e minute de Mrabet. C’est ce but tétanisant qui faisait taire définitivement tous leurs infimes espoirs. Happy fait savoir que sur le coup : «  je suis sur la ligne de touche, je vois le ballon sortir ». « C’est pour ça » que « j’ai rangé derrière parce-qu’il y a un penalty », révèle t-il.

Sa concertation est autant plus grande que celle occasionnée par ce fait de jeu. Le sélectionneur national dont le contrat court jusqu’en 2027 soutient « qu’il est très déçu parce-qu’on a fait une très bonne entame. On a vraiment gêné cette équipe. Une petite erreur juste avant la mi-temps sur le côté droit qui fait qu’elles prennent l’avantage. En deuxième mi-temps, on arrive de bien revenir dans le match. On a même la balle du 3-2 et puis derrière on a fait trop d’erreurs individuelles pour gagner ce match alors qu’il était tout à fait à notre portée, et que collectivement, l’équipe à réaliser un grand match. On a marqué deux buts, mais étions capables de marquer le troisième, c’est ce qui fait râler quoi ! », se remémore t-il avec une grande frustration mêlée à une tristesse palpable. Cependant « au niveau de l’état d’esprit, je n’ai rien à reprocher à mes joueuses. Elles se sont battues jusqu’au bout », se bombe t-il les torses.

Happy reconnaît tout de même que « marquer le but n’est pas facile. Surtout que tous les matchs qu’on a joué avant, on avait des problèmes par rapport à ça, mais, on arrive, sur ce match à les mettre au fond. Derrière, elles se punissent avec la maladresse. C’est dommage parce-qu’il y a des efforts qu’elles ont fait. C’est enrageant. Je trouve que le score est sévère. Toujours déçu de perdre. Je ne suis pas content de perdre », s’exclame t-il d’un ton timide. En effet, c’est un verre à moitié plein à ses yeux tellement qu’il espérait mieux que ce couleuvrine revers. Tel un rabat-joie, il se trouve que c’est un mal pour un bien eu égard de la préparation calamiteuse dont ses pions ont fait objet. « Petit à petit », souffle t-il : « on recommence à s’entraîner normalement. L’équipe commence à prendre du volume au point du vu l’athlétique. Il faut du temps, ça arrive un peu tard ».

Même si à l’inverse, le match de la troisième et dernière journée du groupe A face aux Cooper Queens de la Zambie (actuelles deuxièmes avec 4 points) arrivera un peu plus vite le samedi 09 juillet au Stade El Bachir de Mohammédia,  Hervé Happy en bon dernier du haut de ses 0 points -6 de goal average veut consolider les acquis de la prestation récente comme un point de contact sur lequel il va s’appuyer pour le futur proche et lointain. Cette défaite de plus, la cinquième depuis qu’il a pris les commendes de la tanière « augure les bonnes choses pour les prochains matchs, le premier match n’était pas meilleur, c’est ce qu’il faut se dire ».

Ainsi donc, croit-il fermement que pour « le match de la Zambie, il n’y a pas à réfléchir, il faut le gagner tout simplement ». Il s’entend à mieux « rémobiliser » ses joueuses, dont il trouve que « collectivement » elles ont réalisé un vrai hold-up « sur le plan tactique », une réalité à ses yeux qui est « très intéressante ». Il pense donc que « c’est ce qui va nous permettre d’aller gagner ce troisième match. L’équipe a du potentiel », affirme t-il avec assurance. « On va mettre tout en œuvre pour gagner ce troisième match et se mettre dans des bonnes dispositions. Je pense qu’il y a de la place. Je ne suis pas venue ici pour me promener. Je pense qu’elles se battront pour le prochain match. Nous, le staff, on va tout mettres le ils sont en œuvre pour être à 100% ».

Jenovic Lumbuenadio