Humoriste, comédienne, metteuse en scène, enseignante, Jovitha Songwa n’a pas que ces quatre casquettes qu’elle porte avec maestria. Son côté conteuse est également une facette essentielle de son parcours d’artiste. Dès son plus jeune âge jusqu’à sa maternité, elle a conservé un amour pour le conte. C’est dans cet univers qu’elle a produit son premier recueil regroupant une dizaine de contes.
Au départ, écrire un ouvrage n’avait jamais vraiment été dans ses projets. « Je n’ai jamais imaginé le faire un jour. Je pensais que c’était réservé à une catégorie de personnes, les érudits, les plus éloquents et les plus loquaces », écrivait-elle sur les réseaux sociaux. Finalement, elle l’a fait. En juin dernier, la maison d’édition Mikanda a publié “Jo, betela nga lisolo”, un livre de contes dont Jovitha Songwa est l’auteure, quelques mois seulement après être devenue maman pour la première fois.
Le titre “Jo, betela nga lisolo” est une juxtaposition entre Jo, l’apocope de Jovitha, et betela nga lisolo, une expression en lingala signifiant "raconte-moi une histoire" en français. Ce livre est un recueil de nombreuses histoires d’autrefois et de créations personnelles, mêlant leçons morales et légendes. Il comprend douze contes à découvrir et à faire découvrir, destinés à un public allant des enfants aux adultes.
Une conteuse pour enfants ?
Peut-être que Jovitha poursuivra sa carrière de conteuse en se spécialisant dans les histoires pour enfants. Mais il est difficile d’obtenir une réponse définitive de l’intéressée, qui continue de surfer sur la vague de ses multiples talents et va là où le devoir l’appelle.
« Mon premier livre, je l’ai voulu pour tout public. Pour mes prochains ouvrages, je m’adresserai particulièrement aux enfants, car je me dis que si on parvient à bien former les enfants, ils seront les bons adultes de demain », explique à ACTUALITÉ.CD, Jovitha Songwa, avant d’ajouter, « Comme on dit, on surfe sur la vague. Le conte est actuellement à l'honneur, donc pour l’instant je suis conteuse. Toutefois, je n’ai pas abandonné l’humour. Je continue de jouer au théâtre, et je suis toujours enseignante. Quand une opportunité se présente, je la saisis ».
Malgré son intérêt particulier pour l’éducation des enfants, Jovitha enseigne principalement à des adultes. Elle dispense le cours de monodrame à l’Institut national des Arts de Kinshasa, mais elle tient à cœur de transmettre ce que son père lui a inculqué à travers les contes. « Mon père me punissait en me racontant des histoires, il ne me frappait pas », témoignait-elle lors d'une interview accordée à ACTUALITÉ.CD en 2022.
Sa passion pour les enfants s’est également concrétisée lors de la dernière Grande rentrée littéraire de Kinshasa, à la bibliothèque Wallonie-Bruxelles. Au deuxième jour de cet événement littéraire marquant le début de la saison des pluies, la conteuse a animé un mini spectacle devant une quarantaine d'élèves. Elle y a raconté des contes hérités de son père, ainsi que des devinettes, créant un bel échange avec les enfants.
« Comme il s’agissait des élèves, j’ai donc misé sur des contes qui parlent du courage, de l’entraide et d’apprendre à se connaître soi-même pour ne pas essayer de ressembler aux autres », raconte-t-elle.
L’artiste raconte souvent ses contes en français, avec quelques mots en lingala, mais les personnages qu’elle choisit ont des noms purement africains. C’est ce qu’elle réserve dans “Jo, betela nga lisolo”, qu’elle prévoit de présenter au public d’ici à la fin de l’année.
Kuzamba Mbuangu