Nord-Kivu : Le M23 contraint des déplacés à regagner leurs villages, aggravant la crise humanitaire

Le site des déplacés de Bulengo
Le site des déplacés de Bulengo

Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme a révélé, dans son rapport sur les principales tendances des violations des droits de l'homme en janvier 2024, une détérioration significative de la situation sécuritaire et des droits de l'homme au Nord-Kivu, en particulier dans les territoires de Rutshuru et de Masisi.

Selon le rapport, l'escalade des affrontements entre le Mouvement du 23 Mars (M23), appuyé par les forces armées rwandaises, et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), épaulées par les groupes armés Wazalendo, a conduit à d'importantes violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire. Parmi les incidents documentés, il a été confirmé que le M23 a forcé des personnes déplacées à retourner dans leurs villages d'origine, malgré les risques de sécurité, ou les a empêchées de fuir vers des zones plus sûres.

Ces actions ont lieu dans un contexte de violences accrues, comme en témoignent les récents affrontements à Bihambwe et dans ses environs, dans le territoire de Masisi, vendredi dernier, et à Ndumba, dans le groupement Mupfhuni Matanda, où les rebelles du M23, soutenus par l'armée rwandaise, ont été accusés d'avoir largué une bombe vers Minova, marquant une escalade dans le conflit entre le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.

Cette crise a entraîné le déplacement de près d'un million de personnes en RDC depuis le début de l'année, la majorité se dirigeant vers Goma. Cette affluence massive a provoqué des pénuries alimentaires et une flambée des prix sur les marchés locaux, rendant les denrées inaccessibles pour de nombreux résidents, d'après les informations du Programme alimentaire mondial (PAM).

Le Bureau des Nations Unies aux droits de l'homme appelle toutes les parties au conflit à respecter les droits de l'homme et le droit international humanitaire, et insiste sur la nécessité de protéger les populations civiles face à cette crise humanitaire croissante.