Le gouvernement a dépêché une délégation dans l’Est de la RDC dans le but d’évaluer l’état de siège. Les représentants de l’exécutif national ont quitté Kinshasa ce lundi pour une mission de 72 heures. Le ministre de la Défense, celle de la justice, celui de l’intérieur, celui de l’ESU, celui du budget, celui de l’infrastructure, celui de l’industrie ainsi que celui de la communication et médias sont de la partie. Leur rapport est attendu à la prochaine réunion du conseil des ministres vendredi prochain.
La semaine dernière, Talatala, le baromètre parlementaire du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), renseignait que le lundi 4 avril, 12 députés avaient voté contre la 21e prorogation de l’état de siège. « C’est la première fois depuis l’instauration de cette mesure exceptionnelle que le « non » à l’état de siège franchit la barre de 10 », expliquait le baromètre.
Bien plus tôt, un rapport-sondage réalisé en décembre par le Bureau d’études, de recherche et de consulting international (Berci), avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC, "l'état de siège est de moins en moins soutenu" et "seuls 36% des personnes interrogées [estimaient] en décembre dernier que l’état de siège conduira à l’éradication totale des groupes armés, alors qu’ils étaient 53% trois mois plus tôt".
Dans le Nord-Kivu, province la plus touchée depuis 2014 par les exactions des ADF, groupe d'origine ougandaise,"64% des personnes interrogées sont hostiles à la présence militaire ougandaise", selon ce rapport.