Kinshasa : la journaliste Glody Ndaya transférée à la prison de Makala, l’ACOFEPE dénonce une atteinte à la liberté de la presse

Foto
Glody Ndaya, Directrice Générale de MBC

La journaliste congolaise Glody Ndaya, directrice générale du média en ligne Eventsrdc.com, a été transférée ce mercredi 6 août à la prison centrale de Makala, suscitant une vague d’indignation dans le secteur des médias. L’Association Congolaise des Femmes Journalistes de la Presse Écrite (ACOFEPE) dénonce vivement ce qu’elle qualifie de « transfert expéditif et arbitraire », pointant une atteinte grave à la liberté de la presse.

Selon l’ACOFEPE, cette décision aurait été prise sans confrontation préalable entre la journaliste et la partie plaignante, ni respect des droits fondamentaux à un procès équitable. L’organisation estime que cette mesure viole plusieurs principes consacrés par la Constitution de la République Démocratique du Congo ainsi que par les conventions internationales relatives aux droits humains et à la liberté d’expression.

Une affaire liée à une enquête journalistique

Glody Ndaya a été interpellée mardi 5 août et transférée au Parquet de Grande Instance de Kinshasa/Gombe. Elle a passé la nuit au commissariat provincial de la police, une première pour la journaliste. Son interpellation fait suite à la publication, le 31 juillet dernier, d’un article d’enquête rédigé par un cabinet indépendant et relayé par Eventsrdc ainsi que plusieurs autres médias panafricains.

L’enquête met en cause le docteur Vincent Lokonga, un oncologue médical réputé, accusé d’avoir monnayé l’accès à des traitements destinés aux patients atteints de cancer, à des montants allant de 2 000 à 10 000 dollars américains. Ces traitements sont pourtant supposés être gratuits, selon le Programme National de Lutte contre le Cancer (PNLC), un dispositif soutenu par l’État congolais.

L’ACOFEPE se dit préoccupée par la multiplication des actes d’intimidation à l’encontre des journalistes, en particulier les femmes, qu’elle estime de plus en plus ciblées dans l’exercice de leur mission d’information. L’association appelle les autorités judiciaires à garantir à Glody Ndaya le respect de ses droits, y compris celui à un procès équitable, et à revoir de toute urgence la décision de son incarcération.

Dans son communiqué, l’ACOFEPE rappelle que « l’exercice du journalisme n’est pas un crime » et que de telles arrestations, en dehors des procédures légales, compromettent la liberté d’expression et nuisent au climat démocratique en République Démocratique du Congo.

Nancy Clémence Tshimueneka