Est de la RDC: le gouvernement dénonce la violation flagrante des engagements signés à Doha et alerte les médiateurs et facilitateurs du processus de paix sur le caractère foncièrement contradictoire entre les discours du M23/AFC et ses agissements

Déclaration de principe entre la RDC et le M23 à Doha
Déclaration de principe entre la RDC et le M23 à Doha

Malgré la signature de la déclaration de principes de Doha sous la médiation du Qatar, le gouvernement de la RDC et la rébellion de l'AFC/M23 peinent à parler le même discours au sujet des initiatives diplomatiques en cours pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

Dans un communiqué rendu public jeudi 7 août 2025 sur base des enquêtes du Haut Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l'homme, le gouvernement dénonce la violation flagrante des engagements signés à Doha et alerte la communauté internationale, en particulier les médiateurs et facilitateurs du processus de paix sur le caractère foncièrement contradictoire entre les discours du M23/AFC et ses agissements sur le terrain.

"Tout en réaffirmant son attachement au dialogue sincère et à la recherche d’une paix durable et définitive dans l’Est du pays, le Gouvernement appelle à la mise en œuvre diligente de la commission d’enquête internationale prévue dans la Résolution A/HRC/RES/S-37/1 adoptée le 7 février 2025 par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies lors de sa 37ème session extraordinaire du 7 février 2025, pour faire toute la lumière sur tous les crimes commis dans ce contexte d’agression et garantir que leurs auteurs, commanditaires et complices soient identifiés et traduits en justice" dit le gouvernement dans le communiqué.

Pour le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya et signataire de ladite clarification, "Aucun processus de paix ne saurait prospérer sur le silence face à l’horreur.

"À l’approche de la prochaine étape des pourparlers de Doha, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo rappelle avec gravité qu’aucun processus de paix ne saurait prospérer sur le silence face à l’horreur. La protection des vies humaines reste non négociable et demeure au cœur de l’action de l’État" ajoute le communiqué.

Cette interpellation intervient après deux grandes initiatives diplomatiques majeures au niveau international. D'abord, la signature de l'accord de paix entre Kinshasa et Kigali sous la médiation des États-Unis d'Amérique et la signature de la déclaration de principes entre les délégués du gouvernement congolais et ceux de la rébellion de l'AFC/M23 à Doha sous la médiation du Qatar. Ces deux accords sont considérés comme des premiers pas dans la recherche de la solution à la crise sécuritaire dans la région des Grands Lacs et particulièrement dans l'Est de la RDC.

Si pour l'accord de Washington semble évoluer dans sa mise en œuvre avec notamment la mise en place du comité de conjoint de sécurité et la signature du cadre d'intégration économique, plus de dix jours après la signature de la déclaration de principes, les engagements mutuels censés poser les bases d’un futur accord de paix global peinent à se matérialiser. Les mesures de confiance considérées comme indispensables à la reprise des pourparlers début août en vue de parvenir à un accord de paix global restent jusque-là sans effet.

Face à cette situation et au regard du blocage constaté dans la mise en œuvre de cette déclaration fait peser des risques réels sur la suite du processus alors que selon le chronogramme contenu dans la déclaration de principes signée à Doha, les parties s'étaient engagées à reprendre les discussions sur un accord de paix au plus tard le 8 Août 2025 avec en ligne de mire la signature d’un accord de paix global prévue le 17 août 2025. Ces négociations s’inscriront dans le cadre de l’Accord de paix entre la RDC et la République du Rwanda, signé à Washington le 27 juin 2025.

Clément MUAMBA