L'insécurité est montée d’un cran dans la ville de Goma (Nord-Kivu) en cette période des festivités de fin d'année. Aucune nuit ne passe ces derniers temps sans qu'un cas de vol, meurtre, kidnappings et autre ne soit signalé. C’est le cas de la nuit dernière où plusieurs maisons ont été visitées par des bandits armés aux quartiers Ndosho et Himbi (ouest de la ville).
« Les voleurs ont une fois de plus opéré dans l'avenue de la paix et dans l'avenue Baraka. Ils ont réussi à piller les biens de la population dans 10 habitations. Ils ont commencé à minuit dans l'avenue de la paix et 50 minutes plus tard ils sont allés opérer dans l’avenue Baraka. La police est arrivée en retard mais elle a su repousser les malfrats au niveau de l'avenue Baraka. On venait de faire dix jours sans enregistrer des cas pareils mais comme nous sommes pendant des moments de fêtes, les bandits cherchent de l'argent ça et là. Si la population nous informe à temps, ça nous permet aussi d'alerter la police à temps réel pour intervenir » a témoigné Mutete Mwenyemali, chef de quartier Himbi.
Non loin de là, au quartier Ndosho, les voleurs ont également fait irruption, la même nuit, dans deux habitations qu’ils ont dévalisées avant de se volatiliser dans la nature.
« De Birere à Kituku en passant par Majengo, Katoyi, Himbi et Ndosho, on ne parle que de l'insécurité partout dans la ville volcanique. Vol à mains armées et cambriolages des unités commerciales par ici, Kidnappings, viol et meurtre par là. Voilà la situation de Goma ces derniers temps » a expliqué Marion Ngavho, président de la société civile, coordination urbaine de Goma.
Cette montée de l’insécurité sévit alors que l’état de siège décrété depuis mai dernier est toujours en vigueur. Des appels à la suppression ou la requalification de cette mesure exceptionnelle censée éradiquer l’insécurité se multiplient.
« Des massacres à Beni. Des tueries presque partout en province et même dans la ville de Goma, le siège des institutions. (…) L’état de siège est aussi en train de rendre victimes familles de plusieurs façons. Nous sommes en train de recevoir des plaintes de la population. Nous pensons que le Chef de l’État va essayer de revenir sur sa décision en essayant de voir les pleurs de la population du Nord-Kivu sur l’état de siège », a dit le député provincial de Lubero, Jean Paul Lumbulumbu.
Yannick Ramazani, acteur politique de Goma a ajouté:
« Nous sommes en train de constater que l’état de siège tant vanté a échoué sur plusieurs lignes. Est-ce que la motivation est assurée aux militaires ? Est-ce que la logistique suit ? Le renseignement militaire fait-il correctement son travail ? Nous constatons que pratiquement tous ces éléments ne sont pas réunis. Cela nous revient à dire, soit les autorités changent le discours opérationnel sur terrain ou soit on retire carrément l’état de siège parce qu'on constate qu'ils ont échoué sur toutes les lignes ».
Cette insécurité vécue aussi à Beni et dans d’autres entités de la province, vient s'ajouter à d'autres malheurs dont l’éruption volcanique du 22 mai dernier, aux conséquences néfastes de Ebola et de Covid-19 qui plongent le peuple dans une misère indescriptible.
Le couvre-feu est toujours en vigueur à Goma de 22h à 5h du matin.
Jonathan Kombi, à Goma