Paul Kagame a réaffirmé la détermination et la volonté de son pays à mettre en œuvre l'accord de paix signé à Washington DC avec la République Démocratique du Congo sous la médiation des États-Unis. Sans citer nommément le gouvernement congolais, Paul Kagame déplore le fait que certains sont dans la logique de signer des accords sans pour autant respecter leurs engagements.
« Comme je l’ai dit, nous avons conclu un accord à Washington D.C. Mais ce n’est pas à Washington de l’appliquer. Ceux qui ont conclu cet accord doivent eux-mêmes en assurer la mise en œuvre. Et nous avons vu à plusieurs reprises qu’ici, les gens ne…Ils n’appliquent pas soudainement ce sur quoi ils se sont mis d’accord. C’est comme ça depuis des années », a fait savoir Paul Kagame au cours d'une conférence de presse tenue ce vendredi 4 juillet 2025 à Kigali.
Pour Paul Kagame, le fait que dans l'accord reprenne le point lié aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), c'est-à-dire que le problème existe. Il estime qu'il faudra désormais faire ce qui est juste pour traiter cette question.
« Alors, si les FDLR ne sont pas retirés…Et que nous avons défini une méthode pour y faire face dans l’accord, cela signifie que…Les FDLR continuent d’être là, donc le problème persiste. Et celui qui a l’habitude d’intervenir lorsque les FDLR sont le long de notre frontière, le fera. Il n’y a pas de baguette magique que quiconque pourrait agiter. Il faut simplement faire ce qui est juste pour traiter ce problème », a-t-il indiqué.
Et de poursuivre :
« Quant à nous, nous avons cette obligation et nous avons exposé notre position et sur cette base, nous avons accepté de faire un certain nombre de choses, de manière conjointe avec d’autres, et nous le ferons. Vous ne trouverez jamais le Rwanda en défaut sur l’application de ce que nous avons convenu de faire. Mais si nous nous engageons dans une voie qui nous ramène au problème initial, alors nous traiterons ce problème comme nous l’avons toujours fait. Il n’y a pas d’autre option. Mais nous sommes sérieux, nous sommes honnêtes, et nous sommes prêts à mettre en œuvre ce que nous avons accepté, pour éliminer le problème ».
La République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé vendredi 27 juin dernier sous les auspices des États-Unis, un accord de paix. Cet accord vise à mettre fin au conflit dans l'Est de la RDC, qui a fait des milliers de morts et déplacés. Cet accord, que l'administration Trump ne cesse de célébrer, a pour soubassement la Déclaration de principes approuvée en avril entre les deux pays. Il comprend des dispositions sur «le respect de l'intégrité territoriale et l'arrêt des hostilités » dans l'est de la RDC marquée par les offensives menées par la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda.
Dans le même registre, cet accord comprend également des dispositions sur « le désengagement, le désarmement et l'intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques », ainsi qu'un « mécanisme conjoint de coordination en matière de sécurité ». Si Washington a « mené les négociations entre Kinshasa et Kigali, le Qatar va s'occuper « des négociations entre le gouvernement congolais et le M23 ».
Clément MUAMBA