L’administration du deuxième vaccin Johnson & Johnson contre le virus Ebola dans les aires de santé de Majengo et Kahembe à Goma se poursuit. Jusqu’à vendredi 15 novembre, sur la cible de 50 000 candidats au vaccin, au total 40 personnes dont 34 adultes et 6 enfants de moins de 18 ans ont déjà été vaccinées.
Les vaccinations sont effectuées par voie musculaire de 0.5 ml dans le muscle deltoïde de l'avant-bras. La surveillance de la sécurité du schéma vaccinal dans les études terminées ou en cours n'a révélé aucun souci de sécurité.
« Comme tout médicament, comme tout vaccin, on peut avoir des effets indésirables mineurs. Donc, c'est des maux de tête, peut-être un peu de fièvre mais tous les vaccins qu'on injecte aux enfants font la même chose. A priori, ce qui est très sûr c'est qu'il n'y a jamais eu d'incidents graves avec ce vaccin et les incidents ou les inconvénients sont mineurs, un peu de fièvre, un peu de mal de tête », a dit Dr Véronique Urbaniak, coordinatrice du projet de vaccination contre Ebola à MSF.
Le début précoce de la réponse immunitaire intervient après la première dose. C'est après la deuxième dose, administrée 56 jours après la première, que l'augmentation substantielle de la réponse en anticorps se développe.
« Les patients qui ont été survivants d'Ebola n'ont pas à se faire vacciner parce que, ils ont déjà des réactions immunologiques. Ils sont donc protégés. Pour ceux qui souffrent d'autres pathologies, dans tout le cas, un médecin est dans le site de vaccination et fait un interrogatoire et éventuellement un examen clinique pour juger si l'étape clinique du participant autorise la vaccination », a ajouté Dr Véronique Urbaniak.
La gestion de deux dernières épidémies de la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo a connu plusieurs particularités, notamment, selon le Dr Hugo Kavunga, project manager à l'Institut national des recherches biomédicales (INRB) “l'inclusion du vaccin rVSV-ZEBOV-GP (ndlr: plus de 200 000 doses), hormis toutes les mesures de contrôle usuelles, c'est-à-dire la vaccination en ring à l'Equateur à Bikoro et au Nord-Kivu et Ituri ainsi que l'insécurité dans certaines zones du pays affectées par la maladie. Cependant, malgré les premiers signes de succès de la lutte contre l'épidémie au tour de l'épicentre initial au tout de Beni, des nouveaux cas apparaissent tous les jours depuis plus d'une année ".
La vaccination débutée jeudi 14 novembre dernier à Goma et va durer quatre mois. Le vaccin Ad26.ZEBOV/MVA-BN-Filo est produit par la firme Janssen Pharmaceuticals pour la société Johnson & Johnson. Il a été approuvé le 22 octobre par le Comité d’Éthique de l’école de santé publique de l’université de Kinshasa et le 23 octobre 2019 par le comité d’Éthique national. Ce nouveau vaccin vient compléter le premier, lrVSV-ZEBOV.
Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 3.292, dont 3.174 confirmés et 118 probables. Au total, il y a eu 2.195 décès (2077 confirmés et 118 probables) et 1070 personnes guéries.
Jonathan Kombi