Certains acteurs politiques, accusés par le gouvernement d’être à l’origine de la résurgence de l’instabilité dans certaines provinces dans le but d’en prendre le contrôle, ont été rappelés à l’ordre. À l’initiative du Vice-Premier Ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, les chefs des regroupements et partis politiques membres de l’Union sacrée de la Nation (USN) se sont réunis sous la présidence du Président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, pour échanger sur la question de la stabilité des institutions provinciales.
Cette rencontre visait à analyser les causes des motions et pétitions initiées par certains députés provinciaux, jugées "inopportunes" et susceptibles de "fragiliser" la gouvernance locale, dans un contexte marqué par l’agression Rwandaise que subit le pays via la rébellion de l'AFC/M23. Les participants ont insisté sur la nécessité de préserver la stabilité et la cohésion des institutions provinciales.
"Il était question de répondre à un voeu de son excellence Monsieur le Président de la République qui a vraiment à coeur la paix et la sécurité de notre pays et qui a voulu aussi qu'au niveau des provinces nous puissions observer une stabilité, stabilité voulue dans cette période sécuritaire particulière et en relais à cette réunion avec les institutions provinciales et les gouvernements provinciaux avoir aussi les responsables des groupes politiques et des grands regroupements de manière à ce que ce message soit relayé, c'est une réunion qui s'est tenue dans la convivialité où nous avons abordé dans le fond ces questions pertinentes qui concernent justement ces provinces", a déclaré Sama Lukonde à l’issue de la réunion tenue le samedi 8 novembre à Kinshasa.
Les participants ont unanimement soutenu l’idée de suspendre les initiatives parlementaires de destitution, et ont convenu de renforcer la sensibilisation des élus provinciaux sur leurs responsabilités dans la préservation de la stabilité institutionnelle.
"Nous sommes tous ressortis avec le vœu effectivement de voir leur stabilité et d'accompagner ces institutions provinciales qui ont dans leurs missions régaliennes aussi de veiller au bon fonctionnement de nos provinces et donc de répondre aux attentes de nos concitoyens. Le seul mot que nous voulons donner ici aux députés provinciaux c'est de répondre à ce voeu de stabilité de nos provinces, bien-sûr moi en tant que membre de l'Union Sacrée je ne peux que rappeler pour la plupart de ces assemblées ou justement c'est l'Union sacrée qui a la majorité nous avons eu un Congrès récemment, même des actes d'engagement de loyauté à la haute autorité il n'est que de notre devoir d'accompagner cette haute autorité sur ce chemin de la paix et de la stabilité qu'il recherche tous les jours et pour lesquelles il n'a cessé de multiplier des actions tant diplomatiques qu'ici en interne pour garantir cette paix et cette sécurité", a-t-il ajouté.
Le gouvernement congolais, par le biais du Vice-Premier Ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a demandé aux bureaux des assemblées provinciales d’adopter une résolution visant à suspendre les pétitions et motions « pendant cette période de guerre ». Cette instruction intervient dans un contexte d’instabilité dans plusieurs provinces, où des gouverneurs et présidents d’assemblées provinciales ont récemment été destitués.
S’exprimant mercredi 5 octobre à Kinshasa, devant les gouverneurs des 26 provinces et les membres des bureaux des assemblées provinciales, Jacquemain Shabani a rappelé les directives du Chef de l’État formulées lors des précédentes conférences des gouverneurs. Il a déploré le non-respect des engagements pris pour assurer un fonctionnement harmonieux des institutions provinciales et dénoncé la multiplication des initiatives parlementaires, souvent en violation du droit de réponse.
Le ministre a réaffirmé la volonté du Chef de l’État de stabiliser les institutions locales dans un contexte marqué par la guerre d’agression attribuée au Rwanda et à ses alliés. Il a insisté sur la responsabilité des gouverneurs et des bureaux des assemblées dans la préservation de la cohésion nationale.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre des instructions directes du Président de la République et de la Première ministre, données au Vice-Premier Ministre de l’Intérieur, en vue d’enrayer le cycle d’instabilité qui nuit au bon fonctionnement des institutions provinciales, retarde la mise en œuvre des politiques publiques et freine le développement administratif et socio-économique du pays.
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Clément MUAMBA