Caricature : suspension des partis politiques d'opposition, une mesure controversée

Caricature Kash/ACTUALITE.CD
Caricature Kash/ACTUALITE.CD

Le gouvernement congolais a décidé de frapper fort contre l'opposition en demandant la dissolution de douze partis politiques, en raison de leur participation à un conclave organisé à Nairobi, où ils se sont ralliés à l'ancien président Joseph Kabila. Le vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur a officialisé cette suspension, qualifiant la rencontre de « messe noire » et accusant Kabila de soutenir une rébellion. Cette décision a été justifiée par le gouvernement par des raisons de sécurité nationale, mais elle soulève de vives inquiétudes parmi les partis concernés.

La coalition Lamuka, qui regroupe plusieurs partis d'opposition, a dénoncé cette action comme une sanction abusive et anti-démocratique. Son porte-parole, Prince Epenge, a appelé à l'unité et au dialogue, tout en critiquant le comportement de l'UDPS, le parti au pouvoir, qui semble reproduire les dérives du passé kabiliste. Les partis affectés préparent leur réponse juridique, certains comme le LGD de Matata Ponyo dénonçant des sanctions excessives et projetant de contester ces mesures devant le Conseil d'État.

La société civile, représentée par l’ASADHO, a également réagi, qualifiant cette suspension de dérive autoritaire. Son président, Jean-Claude Katende, a souligné l'atteinte à la démocratie que représente cette décision et a appelé à une mobilisation des forces politiques et sociales pour résister à cette répression. Il a rappelé que des luttes antérieures avaient été menées pour établir un État de droit en RDC, et que les actions actuelles du gouvernement vont à l'encontre de ce combat.

La plateforme « Sauvons la RDC », qui soutient Kabila, a exprimé son indignation face à la décision gouvernementale, la qualifiant d'acte de guerre contre le pluralisme politique. Dans un communiqué, elle a dénoncé les mesures comme étant arbitraires et disproportionnées, appelant la population congolaise à se mobiliser contre ce qu'elle considère comme une confiscation du pouvoir par Tshisekedi.