Après avoir réglé ses comptes aux collaborateurs du chef de l’État Félix Tshisekedi, au système judiciaire et à l’absence de solidarité gouvernementale, l’ancien ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, s’est adressé cette fois-ci à ses enfants depuis son lieu de détention.
D’entrée de jeu, l’ancien Garde des Sceaux congolais a clamé son innocence tout en dénonçant une détention arbitraire. Selon lui, il paie le prix de son engagement sincère et loyal au service du pays, du Président et des institutions, face à un réseau mafieux qu’il accuse d’être à la base du sous-développement de la RDC et de l'Afrique
"J’ai appris que vous vous posez des questions sur l’endroit où je me trouve, car vous n’avez plus de mes nouvelles depuis un certain temps. En effet, je suis détenu arbitrairement dans un endroit où je n’ai accès ni au soleil, ni à la lumière, ni à l’air naturel, pour avoir choisi de servir notre pays, notre peuple et le Président de la République avec sincérité, dignité et loyauté, en menant une lutte acharnée contre le système mafieux qui mine le développement de notre pays et de l’Afrique depuis 1960", a écrit Constant Mutamba dans sa lettre parvenue à ACTUALITE.CD
L’ancien ministre affirme que ce réseau mafieux a utilisé la justice comme instrument de règlement de comptes pour l'affaiblir politiquement et physiquement
"Ces réseaux mafieux ont utilisé la justice pour m’éteindre politiquement et physiquement après avoir tenté, en vain, de m’empoisonner à plusieurs reprises. Ils me refusent l’accès à mes médecins alors que ma santé se dégrade jour après jour. Ma condamnation injuste et illégale constitue l’acte de décès de notre justice, désormais réduite à une justice des plus forts, des riches, au service des règlements de comptes sociopolitiques", a dénoncé Constant Mutamba.
Candidat malheureux à la présidentielle, Constant Mutamba estime que ce n’est pas sa personne qui est humiliée, mais la fonction qu’il a occupée. Il a appelé ses enfants à tenir bon jusqu'à la victoire finale
"Ils croient m’humilier, mais ils humilient plutôt la République, l’Afrique et la fonction de ministre de la Justice que j’ai assumée avec responsabilité, courage, équité et patriotisme. Soyez forts, mes enfants. C’est le chemin rocailleux que j’ai choisi, celui de la lutte pour le changement et pour une justice juste et équitable dans notre pays. Je paie donc, avec honneur et dignité, le prix de cette lutte sésame du développement de notre pays et de notre continent pour laquelle nombre de nos compatriotes et Africains ont péri. Toutes ces souffrances que j’endure pour la justice et le changement prendront fin un jour, et notre noble lutte triomphera. L’avenir du Congo et de l’Afrique est prometteur, mais il attend de chacune et chacun de ses filles et fils un sursaut patriotique et panafricain.Tenez donc bon, mes enfants. Nous nous reverrons très bientôt, par la grâce de Dieu et de nos ancêtres qui veillent sur vous et moi", a conclu Constant Mutamba.
Au mois de septembre de l’année en cours, la Cour de cassation a condamné l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba à trois ans de travaux forcés pour détournement de fonds publics. Le dossier portait sur 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani. Outre la peine principale, la haute juridiction a également prononcé à son encontre une interdiction de cinq ans d’accéder à toute fonction publique.
Clément MUAMBA