Est de la RDC : les FARDC accusent l’AFC/M23 d’intensifier les attaques contre ses positions et annoncent avoir pris toutes les dispositions pour répondre à toute provocation

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FARDC

Alors que les discussions se poursuivent à Doha sous la médiation de l’État du Qatar, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) accusent la coalition AFC/M23, soutenue par le Rwanda, d’avoir intensifié ses attaques contre leurs positions dans l’Est du pays. Kinshasa et le mouvement rebelle AFC/M23 continuent de se rejeter la responsabilité des actes de guerre, en dépit de l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat formulé par la communauté internationale, notamment les États-Unis et le Qatar, pleinement engagés pour le retour d’une paix durable dans la région.

Dans une déclaration le samedi 8 novembre dernier, le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC, a dénoncé de graves violations des engagements pris dans le cadre des processus de Washington et de Doha.

"Plusieurs positions des Forces armées de la République démocratique du Congo ont été la cible de cette coalition terroriste au Sud-Kivu. Il s’agit notamment des positions de Bulambula et Kibanda Mangobo sur l’axe Walungu–Shabunda, du pont de la rivière Mudugwe sur l’axe Walungu–Mwenga, ainsi que de Tuwetuwe, attaqué par les miliciens Twirwaneho sur l’axe Fizi–Minembwe. Au Nord-Kivu, les attaques se concentrent à Kasopo et Kajinga, dans le groupement Nyamaboko 1, secteur d’Osso-Banyungu en territoire de Masisi, sans oublier la tentative d’occupation du mont Irimwi vers Bunyatenge, dans le territoire de Lubero", a déclaré le général-major Ekenge Sylvain

Les FARDC prennent à témoin la communauté internationale, ainsi que les négociateurs américains et qataris, face à ce qu’elles qualifient d’attitude non respectueuse des engagements convenus dans le cadre des négociations en cours. Tout en réaffirmant leur attachement à la voie pacifique, les FARDC assurent avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour répondre à toute provocation de la part de l’AFC/M23, "manifestement non disposée à suivre la voie de la paix tracée par les accords librement signés".

Cette communication de l’armée congolaise intervient dans la foulée de la quatrième réunion du Comité mixte de surveillance de l’Accord de Washington. Le Comité a relevé la lenteur des progrès enregistrés et a exhorté les parties à redoubler d’efforts pour la mise en œuvre effective de l’accord de paix.

Les participants se sont entendus sur des actions concrètes à court terme, notamment la neutralisation du groupe armé FDLR et de ses alliés, l’accélération du désengagement des forces, ainsi que la levée progressive des mesures défensives par le Rwanda.Ils ont également examiné les préparatifs d’opérations conjointes dans une zone d’intérêt désignée et adopté un accord de mise en œuvre, saluant les efforts des deux parties pour traduire leurs engagements en actions tangibles sur le terrain.

Les parties ont enfin réaffirmé leur engagement à s’abstenir de toute action ou rhétorique hostile, y compris dans les forums internationaux, afin de préserver la dynamique de paix enclenchée par l’Accord de Washington.

L’État du Qatar, médiateur du processus, a présenté un bilan d’étape des négociations de Doha entre la RDC et l’AFC/M23. Selon ce rapport, des avancées notables ont été enregistrées sur certains points, notamment les échanges de prisonniers et la mise en place du mécanisme de suivi du cessez-le-feu, dont la première réunion s’est tenue le 5 novembre 2025.

Le Comité a félicité ces progrès et réaffirmé son soutien au processus de Doha, considéré comme un pilier essentiel de la mise en œuvre de l’Accord de Washington et du retour progressif de la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Clément MUAMBA