17 mai : des kinois saluent le courage des FARDC mais dénoncent leurs conditions

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Mémorial du soldat congolais/Rond-point Forescom

Chaque 17 mai, la République Démocratique du Congo célèbre la Journée nationale de la Révolution et des Forces armées. Rebaptisée ainsi pour rendre hommage aux efforts des militaires congolais, cette date est également l’occasion de saluer la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour défendre la nation.

À l’occasion de cette journée commémorative, ACTUALITE.CD a donné la parole à quelques citoyens congolais pour recueillir leurs avis sur la portée de cette célébration, ainsi que sur la situation actuelle des forces armées.

Pour Christian Badibangi, juriste, cette journée a une signification profonde dans un pays comme la RDC.

« La première chose qu’elle m’inspire, c’est l’importance d’une armée loyaliste et unie autour d’une nation. Deuxièmement, elle évoque le sacrifice suprême que consent un militaire pour protéger son pays. Un État fort et prospère ne peut exister sans une armée forte », a-t-il déclaré.

Malgré l’importance symbolique de cette journée, plusieurs citoyens pointent du doigt le manque de reconnaissance réelle dont bénéficient les militaires, notamment blessés. Prince Kadjuka, étudiant à l’ISTA, ne mâche pas ses mots.

« Ce qu’on vit aujourd’hui ne reflète pas une quelconque valorisation. On voit souvent des militaires amputés, sans aucune prise en charge médicale, réduits à mendier dans nos quartiers », regrette-t-il.

Même constat pour de Lilianne Kitambala.

« Des militaires blessés de guerre quémandent de l’argent dans les rues. Ils ont défendu la patrie, mais en retour, ils ne reçoivent ni soins ni considération. L’État doit prendre en charge ces soldats et leurs familles », insiste-t-elle.

Pour Glodi Mubunda, professeur à l’Institut Bakadja, des efforts significatifs sont nécessaires 

« Il faut améliorer les conditions de vie des militaires : un salaire décent, des logements dignes, des équipements modernes, ainsi qu’une prise en charge éducative et sanitaire. Nos soldats méritent mieux que des uniformes troués ou incolores », plaide-t-il.

De son côté, Christian Badibangi propose une approche plus structurée du point de vue social.

« Il faut leur assurer une sécurité sociale, leur garantir une formation continue, et envisager une rente pour les familles des militaires au front ou en cantonnement », suggère-t-il.

Il estime également que les citoyens peuvent jouer un rôle actif en dénonçant ou en rejoignant l’armée.

« Il faut dénoncer les abus dont sont victimes nos militaires : détournement de fonds, manque de respect, refus de transport gratuit... En tant que citoyens, nous devons aussi promouvoir l’enrôlement dans l’armée, qui est souvent en sous-effectif. Certains militaires couvrent des zones trop vastes, ce qui les rend vulnérables », analyse-t-il.

Il conclut en appelant à soutenir toutes les initiatives favorables à la valorisation des métiers militaires, y compris par un accompagnement psychologique, matériel et financier.

Pour cette journée symbolique, les citoyens rappellent qu’au-delà des discours, il est urgent d’agir. Il s’agit d’apporter un soutien concret aux FARDC, en améliorant leurs conditions de vie et de travail, pour qu’elles puissent remplir pleinement leur mission au service de la nation.

Bénédicte Mbuku, stagiaire UCC