RDC-Rwanda: près de 250.000 réfugiés concernés par le processus de rapatriement dans les deux pays, selon le gouvernement congolais

Des réfugiés rwandais rapatriés dans leur pays à partir de Goma
Des réfugiés rwandais rapatriés dans leur pays à partir de Goma

Près d'une semaine après sa signature, le gouvernement a décidé de faire le point sur les prochaines étapes liées à la mise en œuvre de l'accord de Washington. D'après la cheffe de la diplomatie congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner, la question des réfugiés Congolais et Rwandais occupe une bonne place dans cet accord précisant que ce chapitre qui concerne la prise en charge humaine et sécuritaire des personnes déplacées est ancré aussi sur un autre processus important à savoir la tripartite RDC-HCR-Rwanda.

“Le processus tripartite est un dispositif de coordination qui réunit la République Démocratique du Congo, le HCR et le Rwanda. La tripartite assure à travers ces trois acteurs, une planification concertée en accompagnement complet et un suivi régulier de la question des réfugiés, de leur retour, de leur bien-être etc, et ce, selon les normes internationales. On est dans un cadre très précis qui veut dire aussi que tous les membres de cette tripartite ont une redevabilité par rapport à leur comportement vis-à-vis des réfugiés respectifs”, a–t-elle expliqué ce jeudi 3 juillet devant la presse à Kinshasa.

Se basant sur les derniers chiffres du HCR, Thérèse Kayikwamba a fait le point sur le nombre des réfugiés de ces deux États. 

“En termes de situation aussi des réfugiés, les derniers chiffres en notre possession parlent d’à peu près 132.000 réfugiés rwandais qui sont en République démocratique du Congo contre 135.000 congolais qui seraient au Rwanda comme réfugiés selon le HCR. C’est un enjeu majeur : on parle de plus de 250.000 personnes, un quart de million de personnes qui sont toujours à l'étranger, qui n'ont pas encore eu l'occasion de revenir chez eux et pour lesquels on doit créer des conditions propices pour leur retour. Ça sera donc une priorité de cet accord aussi de s'assurer que tout retour se fasse dans le cadre de cette tripartite”, a indiqué la ministre des Affaires étrangères.

Lire: RDC-Rwanda : Human Rights Watch demande à la rébellion de l'AFC/M23  de cesser la déportation des personnes

Face aux allégations relatives à la déportation et transplantations des populations par le Rwanda dans les zones sous contrôle de l'AFC/M23, Thérèse Kayikwamba a insisté sur la rigueur du processus. 

“Il y a eu des préoccupations et réactions d'angoisses sur les mouvements des populations, beaucoup de rapports aussi qui nous sont souvent parvenus, signalent des mouvements irréguliers des populations, il faut s'assurer que ce processus de tripartite ne soit pas instrumentalisé ou utilisé pour implanter des populations étrangères en RDC et sous couvert d'un retour volontaire.  Ce sont des personnes enregistrées comme réfugiés auprès du HCR donc nous avons des bases des données qui remontent à plusieurs années si pas des décennies, ce sont des personnes qui sont volontaires et donc qui veulent retourner chez eux et évidemment ce sont des personnes dont la citoyenneté est reconnue” a-t-elle prévenu.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avait salué l’accord signé à Washington entre la République démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda. Dans un communiqué rendu public samedi 28 juin 2025, l’agence onusienne qualifie cet accord d’« étape importante » vers une stabilité durable dans la région des Grands Lacs. Le HCR met en lumière l’impact de plusieurs décennies de violences en RDC, qui ont contraint des millions de personnes à fuir leur foyer à plusieurs reprises, les privant de sécurité et d’un avenir viable.

Le HCR salue l’engagement des deux parties à soutenir le retour volontaire des réfugiés et déplacés internes vers leurs zones d’origine, tout en garantissant un accès humanitaire sûr et sans entrave pour les populations touchées. L’agence insiste sur l’importance de placer les droits et la protection des personnes déplacées au cœur de la transition vers la paix.

Clément MUAMBA