À la suite des affrontements qui se déroulent dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu et dans la province du Nord-Kivu, opposant les Forces Armées de la RDC et les rebelles du M23 soutenus par Kigali, des milliers de personnes ont été forcées de fuir leurs résidences, cherchant refuge dans différents territoires et villages voisins. Dans une note de plaidoyer conjoint, la société civile du territoire de Kalehe et le Conseil territorial de la jeunesse de Kalehe en collaboration avec la jeunesse Havu de Kalehe littoral sollicitent l'intervention du gouverneur de province Jean-Jacques Purusi.
Selon ces organisations de la société civile, ces déplacés estimés à plus de 22.569 ménages sont venus des Groupements de BUZI, MBINGA NORD et MBINGA SUD et se sont déplacés vers les villages qu'ils estimaient sécurisés ainsi que dans le territoire d'Idjwi sont installés dans des églises, écoles et dans des familles d'accueil, menant une vie extrêmement difficile sur tous les plans.
"Au vu de la situation calamiteuse que ces familles traversent non seulement sur le plan sécuritaire mais aussi sur le plan humanitaire, nous demandons une intervention rapide et coordonnée pour répondre à ces crises. La nécessité urgente comprend: Abri et Protection Fournir des abris temporaires sécurisés pour les déplacés, en veillant à leur protection contre les violences et les abus, Nourriture et Eau Potable: Assurer la distribution régulière de nourriture et d'eau potable pour prévenir la malnutrition et les maladies hydriques" lit-on dans la note de plaidoyer parvenue à ACTUALITE.CD
Et de poursuivre :
"Soins Médicaux: Approvisionnement médical urgent aux structures sanitaires (Hôpitaux, Centres Hospitaliers et Centres des Santé du groupement Mbinga sud: Centre Hospitalier de Kasheke, Centre de Santé d'IHOKA et ISHOVU, ect) où une alerte en rupture totale des stocks en médicaments essentiels et d'intrants de stabilisation est déjà annoncée pour la prise en charge des cas des blessées qui sont fréquents et prévenir le cas des maladies hydriques qui menacent la population réfugiée sur les différents îlots et autres villages voisins. Ils s'observent des femmes enceintes et qui accouchent dans des conditions inconcevables car plusieurs foyers ont fuient les violences, pas d'ambulance pour transférer les blessés graves vers des structures mieux équipées"
Dans le document, la société civile du territoire de Kalehe et le Conseil territorial de la jeunesse de Kalehe en collaboration avec la jeunesse Havu de Kalehe litoral ont évoqué aussi la question relative à l'hygiène et l'assainissement mais aussi la sécurité des personnes et de leurs biens.
"Améliorer les conditions hygiéniques en installant des latrines, en distribuant des kits d'hygiène et en sensibilisant les déplacés aux pratiques sanitaires, Sécurité: S'assurer que les services de sécurité jouent réellement son rôle afin d'anticiper les cas de pillages des biens de la population et autres violations des Droits Humains, renforcer la sécurité sur le lac kivu et dans le haut plateau pour empêcher la progression de l'ennemi" ont-ils fait savoir dans la note de plaidoyer.
Fustigeant le silence observé de la part de leurs élus provinciaux et nationaux par rapport à la situation que traverse la population de Kalehe, ces organisations demandent à la population de dénoncer les différents mouvements suspects et plaident pour des enquêtes sur le comportement de certains FARDC et Wazalendo.
"A la population de Kalehe de dénoncer tout manœuvre de l'ennemi, collaborer étroitement et soutenir nos forces armées qui ne cessent de défendre la patrie; Enquête: Procéder à une enquête minutieuse afin de dénicher les militaires FARDC, les WAZALENDO et autres complices qui auraient concouru aux meurtres, viols, pillages, démolitions des maisons et autres abus commis à l'encontre de la population de Kalehe en commençant par le Groupement de BUZI/ MINOVA, MBINGA NORD/NYABIBWE et MBINGA SUD pour qu'ils soient jugés par des institutions compétentes et que les réparations soient faites car plusieurs maisons d'Entrepreneurs commerciales ont été saccagées par ces inciviques", ajoute le document
À l’issue du sommet conjoint EAC-SADC organisé à Dar-es-Salam, en Tanzanie, sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, les Chefs d’État et de gouvernement de deux blocs sous-régionaux ont pris une série d’importantes décisions avec effet immédiat qui répondent à l’urgence humanitaire, au besoin pressant d’une désescalade et aux attentes de Kinshasa pour venir en aide aux populations meurtries de Goma, au Nord-Kivu.
Selon le communiqué final, le Sommet a notamment décidé de la cessation des hostilités et d’un cessez-le-feu immédiat et sans conditions auxquels les partis étatiques et non étatiques sont tenues, la réouverture de l'aéroport de Goma et des principales voies d'approvisionnement terrestres et lacustres permettant l'acheminement de l'aide humanitaire ainsi que le rapatriement des militaires décédés et de l’évacuation des blessés.
Clément MUAMBA