Caricature : Idengo et Byamungu assassinés, deux voix réduites au silence !

Caricature Kash/ACTUALITE.CD
Caricature Kash/ACTUALITE.CD

L’artiste chanteur Delphin Katembo, alias Idengo, 27 ans, connu au Nord-Kivu pour ses chansons critiques et révolutionnaires a été tué par balle ce jeudi 13 février à Goma. Plusieurs vidéos ont montré son corps inerte et ensanglanté au sol, sur les pierres des laves volcaniques. Selon les sources locales, cet incident s’est déroulé à Kilijiwe, zone trouble, au nord de Goma. Sa mort a provoqué une vive agitation à Beni, où des manifestations spontanées ont éclaté. Considéré comme la voix des sans-voix, Idengo dénonçait l’inaction des autorités face à l’insécurité persistante dans l’Est de la RDC. Son assassinat intervient après son évasion de la prison de Munzenze, à la suite de la prise de Goma par le M23.

En parallèle, le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) a annoncé avec indignation la mort de Byamungu Katema Pierre, tué par balle dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. Membre actif de la LUCHA depuis 2016, Byamungu militait pour un Congo démocratique et libre. Il aurait été exécuté avec quatre autres membres d’organisations locales, après avoir été contraint par les rebelles du M23 de transporter du matériel. Selon la LUCHA, cette exécution ciblée vise à terroriser ceux qui dénoncent l’agression rwandaise et l’occupation de l’Est du pays.

Face à ces assassinats, la LUCHA réclame une enquête indépendante pour identifier et poursuivre les responsables. Le mouvement exige également le respect des droits humains et du Droit International Humanitaire, appelant à la fin des affrontements et au retrait du M23 et de l’armée rwandaise des zones occupées. Malgré ces pertes, la LUCHA affirme que ces crimes ne feront que renforcer son engagement pour la justice et la démocratie en RDC.

Alors que Goma reste sous occupation des rebelles du M23/AFC, les mouvements citoyens et la presse sont sous pression. Des menaces ont été proférées contre la LUCHA et d’autres activistes, tandis que les journalistes sont sommés de se taire. Dans ce climat de répression, des rassemblements pacifiques sont prévus dans plusieurs villes du pays pour honorer la mémoire des victimes et exiger des actions concrètes contre l’insécurité qui gangrène l’Est de la RDC.