Enquête EDS-RDC III : la violence envers les femmes reste courante, avec une recherche d’aide encore insuffisante

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La violence domestique reste un problème majeur en République Démocratique du Congo, comme le révèle la Troisième Enquête Démographique et de Santé (EDS-RDC III), menée par l’Institut National de la Statistique (INS).


L’EDS-RDC III a interpellé les femmes et les hommes âgés de 15 à 49 ans pour savoir s’ils pensaient qu’il était justifié qu'un homme batte sa femme ou partenaire intime pour diverses raisons : si elle brûle la nourriture, si elle argumente avec lui, si elle sort sans lui dire, si elle néglige les enfants ou encore si elle refuse d’avoir des rapports sexuels. 
55% des femmes et 49% des hommes ont jugé acceptable, pour au moins une des raisons citées, l’usage de la violence physique. Les raisons les plus fréquemment citées, tant par les femmes que par les hommes, sont les disputes avec le partenaire et la négligence des enfants, souligne l’enquête.
Le rapport de l’EDS-RDC III révèle qu’environ 37% des femmes de 15 à 49 ans ont déclaré avoir subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Une femme sur cinq a été victime de violences physiques au cours des 12 derniers mois. La province du Haut-Uele se distingue particulièrement avec 47% de femmes ayant subi des violences physiques récentes.

Violence sexuelle : Un phénomène également répandu

Selon l’enquête, environ 3% des femmes déclarent avoir subi des violences sexuelles à un moment quelconque de leur vie, et 1% ont été victimes d’agressions sexuelles au cours des 12 derniers mois. La province de Tshuapa enregistre la plus haute proportion, avec 8% des femmes ayant récemment subi des violences sexuelles.

L’EDS-RDC III révèle également que près de la moitié des femmes ayant déjà eu un partenaire intime (48%) ont subi des violences physiques, émotionnelles ou sexuelles de la part de leur mari ou partenaire intime à un moment donné. Dans les 12 derniers mois, 33% des femmes en union ont subi de telles violences.
Parmi les femmes ayant subi des violences physiques ou sexuelles, seulement 22% ont cherché de l’aide, tandis que 12% n’ont pas sollicité d’aide formelle mais en ont parlé à une tierce personne. Et 66% des victimes n’ont ni recherché de l’aide, ni partagé leur expérience avec qui que ce soit. Les femmes qui cherchent du soutien se tournent généralement vers leur propre famille ou celle de leur partenaire.


Nancy Clémence Tshimueneka