Le Vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani, a présenté lors de la 26ᵉ réunion du Conseil des ministres la situation relative à l'exécution de l'opération "Ndobo" dans la ville-province de Kinshasa. Selon le numéro un de la territoriale, plus de 1 366 présumés bandits urbains ont été arrêtés. Il a été demandé au gouverneur de Kinshasa de mettre à disposition un lieu de détention approprié pour ces détenus.
"En ce qui concerne la criminalité et le banditisme urbain, le point a été fait sur les conclusions de la première réunion d'évaluation de l'opération Ndobo tenue le 16 décembre 2024. Il en ressort que 6 600 éléments de la police sont mobilisés pour cette opération, et la police a pu arrêter, à ce jour, 1 366 présumés criminels. Le gouverneur de la ville de Kinshasa a été chargé, au regard du nombre croissant de détenus, de mettre urgemment à la disposition de la police un lieu de détention approprié. Les audiences foraines sont programmées dans les différentes juridictions, tant civiles que militaires, de Kinshasa", rapporte le compte rendu de la réunion tenue vendredi 20 décembre 2024.
Dans sa note d'information, le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'au regard des résultats encourageants obtenus à Kinshasa, cette opération sera également étendue à l'intérieur du pays.
"Il a été aussi noté que la criminalité tend à baisser sensiblement. Il est prévu de dupliquer la lutte contre le banditisme urbain dans les autres grandes villes du pays", ajoute le compte rendu de la réunion.
Au sujet des embouteillages, le compte rendu mentionne la mise en œuvre des mesures prises à l'issue de la réunion sur l'évaluation de la circulation alternée.
"Dans ce cadre, les effectifs de la police nationale ont à nouveau été renforcés pour appuyer la police de la circulation routière aux différents carrefours", rassure le compte rendu.
Le gouvernement a récemment lancé l’opération "Ndobo" (Ndlr : hameçon), visant à traquer les bandits urbains (Kulunas) à Kinshasa, à les arrêter et à les traduire en justice à travers une commission mixte regroupant la Police nationale congolaise, des hauts magistrats et d’autres acteurs sociaux.
Lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 13 décembre 2024, la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a assuré que toutes les actions menées dans le cadre de cette opération respecteront scrupuleusement la législation congolaise. Cette déclaration vise à calmer les inquiétudes suscitées par les menaces d’application de la "peine de mort" à l’encontre des Kulunas à l’issue des audiences foraines.
Cette nouvelle opération n’est pas la première initiative gouvernementale dans la lutte contre le banditisme urbain à Kinshasa. En 2013, l’opération "Likofi" (Coup de poing) avait été lancée pour contrer ce phénomène, suivie plus récemment par l’opération "Panthère noire", sous la conduite de Peter Kazadi, alors VPM de l’Intérieur. Cependant, ces initiatives n’ont pas donné les résultats escomptés, et le banditisme urbain continue de s’aggraver dans certains quartiers de Kinshasa.
Clément Muamba