Le Tribunal de Paix de Kinshasa-Gombe a condamné Seth Kikuni Masudi, président du parti Piste pour l’Émergence et ancien candidat à l’élection présidentielle, à un an de prison pour incitation à la désobéissance civile et propagation de faux bruits, a appris l’AFP vendredi.
Dans une déclaration officielle, son parti politique a dénoncé une “farce judiciaire” et un “procès politique” orchestré pour museler l’opposition au président Félix Tshisekedi. “Monsieur Seth Kikuni demeure innocent, en fait comme en droit. Il est victime d’un procès arbitraire visant à faire taire toute voix dissidente”, affirme le texte.
Le jugement, rendu dans l’enceinte de la prison centrale de Makala où le procès s’est déroulé, est qualifié de “partial” par le parti. Selon Piste pour l’Émergence, le ministère public n’aurait apporté aucune preuve pour étayer les accusations. Le parti accuse également l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) d’avoir instrumentalisé la justice. “L’administrateur général de l’ANR a donné injonction au procureur général pour infliger une peine exemplaire”, souligne la déclaration.
Arrêté le 2 septembre dernier dans ses bureaux, Seth Kikuni a été détenu pendant 13 jours sans contact avec ses proches ni ses avocats avant d’être transféré au parquet général de Kinshasa. Son procès intervient dans un contexte de tensions politiques accrues en République démocratique du Congo, alors que le pays fait face à des défis sécuritaires liés à la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda, selon Kinshasa.
Dans une lettre adressée au parquet et consultée par ACTUALITE.CD, l’ANR avait souligné que “ce discours doit être découragé par un châtiment exemplaire” en cette période critique pour la cohésion nationale.
Piste pour l’Émergence exige la “libération immédiate et sans condition” de son leader ainsi que “l’annulation pure et simple” de sa condamnation qu’elle juge “honteuse”.