Nord-Kivu : le conseil provincial de la jeunesse décline toute responsabilité au sujet des dégâts causés par des manifestations anti-MONUSCO

ACTUALITE.CD

Le conseil provincial de la jeunesse du Nord-Kivu décline toute responsabilité des effets néfastes qui surgiraient d'un appel interdisant la circulation des véhicules de la MONUSCO et autres engins portant la marque UN. Le président de cette structure, Guy Kibira Ndoole, l'a fait savoir dans un point de presse animé ce lundi 2 décembre 2019 à Goma. Ce, en réaction à la position prise par le parlement des jeunes de cette même province. Il estime que cette déclaration interdisant la mobilité des engins de la mission de Nations-Unies est « très grave » car elle viole à la fois les principes diplomatiques et politiques et qui peut mettre en mal les relations diplomatiques et politiques entre la RDC et les Nations-Unies.

Le président du conseil provincial de la jeunesse salue cependant la détermination commune entre FARDC et casques bleus de l'ONU, celle d'en finir avec les groupes armés, plus particulièrement les ADF à Beni.

« Après la réunion de sécurité tenue lundi dernier à Kinshasa, la MONUSCO est aussi engagée dans l'attaque contre les ADF. Et c'est ce que nous avons tous demandé. C'est ce que tous nous réclamons. Voir cette mission des Nations-Unies s'acquitter de son obligation, accomplir son mandat qui a justifié sa présence en RDC depuis un certain temps. Ceci est une raison qui nous pousse en tant que jeune et interlocuteur valable des jeunes à demander à la population et aux jeunes de donner la chance aux mesures qui ont été prises dans le conseil de sécurité du niveau national présidé par le Chef de l'État. Ils ont décidé que les opérations conjointes entre la MONUSCO et les FARDC se poursuivent contre les ADF et que le quartier général avancé de l'armée soit installé à Beni. Nous voulons apaiser ceux-là qui pensent que la MONUSCO n'a pas intérêt de quitter notre pays. Actuellement la MONUSCO s'est déjà retirée de plusieurs endroits du pays. La stratégie actuelle, selon elle, c'est une stratégie de retrait. C'est à dire que la MONUSCO a déjà envisagé se retirer du territoire congolais. Mais cela doit se faire de manière organisée, de manière à ne pas créer un vide qu'on ne peut pas gérer », a exhorté Guy Kibira.

Parlement de jeunes

Les activités socio-économiques tournent au ralenti depuis la matinée de lundi 2 décembre dans la ville de Goma (Nord-Kivu). C'est suite à l'appel du parlement provincial des jeunes, celui d’observer deux journées ville morte soit le lundi 2 et le mardi 3 décembre afin de dénoncer des cas des tueries à Beni et demander le départ de la MONUSCO.

À Kiwanja, à plus ou moins 70 Km de Goma en territoire de Rutshuru, la journée ville morte a été transformée en manifestation de colère. Des jeunes ont posé des barricades sur la chaussée bloquant ainsi toute circulation. Les éléments de la police et de l'armée ont dispersé les manifestants à coup des gaz lacrymogènes et des tirs de sommation. Les autorités politico-administratives  dont l'administrateur du territoire de Rutshuru sont descendues sur terrain pour se rendre compte de la situation. Un manifestant  a été tué par balle.

Jonathan Kombi, à Goma